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22 / 03 / 2021 | 75 vues
Eric Chenut / Abonné
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Système de santé méconnu, renoncement aux soins et stress : le malaise du monde universitaire

Réalisée par le groupe MGEN en juin 2019, la première édition du baromètre de la santé étudiante a été l’occasion de mieux comprendre et identifier les connaissances et comportements des étudiants en matière de santé. La deuxième édition (*), dont le questionnaire a été élaboré en collaboration avec nos partenaires de la Conférence des présidents d'université (CPU) sur la partie étudiante, a élargi sa cible à l’ensemble du monde universitaire en intégrant le personnel.

 

Cette enquête réalisée avec nos partenaires de la CPU va permettre aux acteurs de la santé de mieux cibler les besoins des étudiants et du personnel mais aussi d’améliorer nos interventions en matière de prévention et d’offre de soins. Aujourd’hui, l’ensemble de la société reconnaît le malaise du monde universitaire, aggravé par la pandémie. Notre responsabilité est de dessiner collectivement dessiner la santé de demain, en concertation avec les pouvoirs publics, les gens concernés et leurs organisations représentatives.
 

Un système de santé toujours peu connu par les étudiants français
 

Ainsi, 19% des étudiants ne connaissent pas les services de santé existant au sein de leur lieu d’étude et seuls 30% les ont déjà fréquentés (contre 64 % du personnel universitaire). Au moment de l’enquête, 4 étudiants sur 10 ne connaissaient pas le repas à 1€ du CROUS pour les étudiants boursiers. C’est notamment le cas de 22 % des étudiants boursiers et de 32 % des étudiants qui mangeaient au CROUS avant la crise.
 

Un renoncement aux soins toujours assez important


Par ailleurs, 41 % des étudiants interrogés ont déjà renoncé à se soigner ou à consulter un professionnel de santé au cours de l’année passée, d’abord pour des questions d’argent (38 %) et 31 % car les rendez-vous étaient trop longs à obtenir. Les étudiants sont donc en manque d’informations sur les aides dont ils pourraient bénéficier en matière de santé.
 

Un stress essentiellement dû aux études et à la vie professionnelle
 

De plus, 38 % des étudiants et 45 % du personnel universitaire interrogés sont stressés, quelle que soit la période. Hors période de crise, les facteurs principaux sont :

  • pour les étudiants, les études (85 %, surtout pour les femmes, les plus jeunes et les étudiants de la fac), les relations sociales (47 %, notamment les jeunes) et le manque d’argent (32 %, surtout chez les 25-28ans et les étudiants de la fac) ;
  • pour le personnel universitaire, la vie professionnelle (84 %, surtout pour les enseignants chercheurs), 43 % la pression et 39 % les relations sociales.
     

Une augmentation du stress depuis la crise
 

Depuis la crise, 52 % des étudiants et 57 % du personnel universitaire sont davantage stressés. Les facteurs de stress paraissent nouveaux :

  • ainsi, 4 étudiants sur 10 déclarent être stressés par les confinements et 3 sur 10 par la crise de manière générale ou par le virus en tant que tel ;
  • et 47 % des membres du personnel universitaire déclarent être stressés par la crise de manière générale et 43 % par la perte de lien social avec les collègues.


Au cours de l’année scolaire écoulée et depuis le début de l’année, davantage d’étudiants ont connu au moins un épisode dépressif/d'épuisement :

  • ainsi, 36 % des étudiants déclarent avoir connu au moins un épisode dépressif/d'épuisement (contre 23 % du personnel universitaire), avec une augmentation depuis le début du deuxième confinement (22 % contre 15 % avant la crise) ;
  • les membres du personnel universitaire sont significativement plus diagnostiqués pour cet épisode dépressif (37 %) par rapport aux étudiants (22 %).

 

Les problèmes de santé mentale touchent aussi bien les étudiants que les membres du personnel universitaire : 50 % des étudiants déclarent avoir déjà été confrontés à ce type de problèmes dans leur entourage, contre 75 % du personnel universitaire.
 

On retrouve un manque de sensibilisation et d’information mises à la disposition des étudiants en cas de problème relevant de la santé mentale. Pour avoir des solutions aux problèmes de santé mentale, la moitié des étudiants déclare qu’il serait utile de disposer de coordonnées de professionnels de santé mais également d’avoir accès à ces professionnels sur leur lieu d’étude.

 

Peur de l’avenir

 

Avec la crise sanitaire, 65 % des étudiants déclarent avoir plus peur de l’avenir contre 46 % du personnel universitaire. Cette peur de l’avenir concerne essentiellement la recherche d’emploi et les problèmes financiers pour les étudiants, alors qu’elle concerne surtout les projets personnels des membres du personnel universitaire. La crise affecte tous les aspects de la vie quotidienne, surtout les études et la vie professionnelle

 

Ainsi, 69 % des étudiants déclarent que la crise a eu des effets sur leurs études, dont 33 % fortement touchés. Ces effets sont surtout dus aux difficultés à suivre les cours et à la perte de motivation.


De plus, 77 % des membres du personnel universitaire déclarent avoir subi des effets sur leur vie professionnelle, dont 41 % ont été fortement touchés, notamment à cause de la difficulté à trouver un équilibre entre vie personnelle et professionnelle mais également à cause de la perte de lien avec leurs collègues.


Ainsi, 65 % des étudiants et 46 % du personnel universitaire déclarent avoir plus peur de l’avenir depuis la crise sanitaire. Cette peur de l’avenir concerne essentiellement la recherche d’emploi et les problèmes financiers pour les étudiants, alors qu’elle concerne surtout les projets personnels des membres du personnel universitaire.
 

(*) Méthodologie : Enquête OpinionWay menée auprès de 1 001 étudiants âgés de 16 à 28 ans (terrain du 17 décembre 2020 au 5 janvier 2021) et d’un échantillon de 858 personnes faisant partie du personnel universitaire (terrain du 21 décembre 2020 au 14 janvier 2021).

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