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21 / 12 / 2023 | 37 vues
Valérie Forgeront / Membre
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Relocalisation d’activités : le rapport sévère de la Cour des Comptes

L’enthousiasme n’est pas de mise concernant les premiers effets du plan de relocalisation d’activités (inséré au plan France Relance), lequel a été décidé par l’exécutif en pleine pandémie, dès l’été 2020. C’est ce qu’il ressort du rapport publié le 23 novembre par la Cour des comptes.

 

Ce plan, « conçu dans l’urgence », fixait un « objectif structurel de diminution des dépendances de l’industrie française et de soutien conjoncturel à l’industrie », cela en ciblant cinq secteurs « critiques », dont la santé, l’agroalimentaire et l’électronique.

 

Or, pour l’instant, le bilan est « en demi-teinte », jugent les magistrats. À la fin juin, « seuls 42% des crédits » avaient été versés aux bénéficiaires et « trente-trois projets financés sont entièrement terminés ».


Le plan, géré par Bpifrance, doit mobiliser 838 millions d’euros, sous forme de subventions, pour 531 projets d’investissements industriels retenus. « Sans objectif stratégique prédominant » « Les premiers effets socioéconomiques du dispositif apparaissent modestes », et « les effets en matière de réduction des vulnérabilités [industrielles, NDLR] sont aujourd’hui difficilement vérifiables ».

 

Pour la Cour, les outils de mesure de ce dispositif « dont le déploiement prendra encore plusieurs années » ne seraient pas adaptés.

 

Par ailleurs, il y a eu une organisation brouillonne ― ce qui a eu un coût ―, Bpifrance a dû faire appel à un cabinet privé (pour un coût de 3,2 millions d’euros pour dix mois d’intervention), la sélection des projets s’est effectuée « sans objectif stratégique prédominant »…

 

Quant au « satisfecit » des chefs d’entreprise, « il ne dit rien des effets du soutien sur l’économie et la souveraineté du pays », assène encore la Cour qui appelle à une évaluation du plan.

 

Un exemple cité en dit long sur cette nécessité. Un fabricant français de poches de perfusion a ainsi reçu 9,4 millions d’euros en 2021 pour se moderniser. Mais l’entreprise, qui « était détenue par un fonds d’investissement spécialisé dans les retournements d’entreprises en difficulté », a été mise en redressement un an plus tard. « Depuis, des industriels pharmaceutiques ont repris l’activité en s’appuyant sur le concours de l’État, dans le cadre d’une opération de sauvetage de l’entreprise. »

 

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