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16 / 03 / 2022 | 63 vues
Christian Grolier / Abonné
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Premier plan de santé et travail dans la fonction publique : FO, CGT, FSU et Solidaires claquent la porte

Le 14 mars, la réunion conclusive sur le premier plan de santé et travail dans la fonction publique s'est tenue. Cette réunion s’est déroulée en présence de la Ministre de la Transformation et de la Fonction publiques et de la députée Charlotte Lecocq qui avait rendu un rapport sur le sujet avec Pascale Coton et Jean-François Verdier.

 

Les organisation syndicales CGT fonction publique, FO fonction publique, FSU et Solidaires ont quitté la séance après avoir lu une déclaration commune. Nos organisations syndicales n'ont pu que constater que les politiques en place depuis des décennies allaient à l’encontre d’une implantation au plus près de la population et que les restructurations successives, fermeture de lits, de services, manque de moyens humains et matériels, transformation des missions et pilotage par l’évaluation dégradent les conditions de travail des agents et affectent de ce fait fortement leur santé, physique, mentale et sociale.
 

Nous le savons tous, le bien-être au travail est la pierre angulaire de la santé au travail et de la prévention médicale ainsi que le meilleur critère pour un service public de haut niveau pour la population. Avec ce « plan », nous en sommes loin !

 

Certaines recommandations du rapport Lecocq qui auraient pu davantage inciter les employeurs à respecter ne serait-ce que la réglementation n’ont pas été reprises. Par exemple, le document unique d’évaluation des risques professionnels est loin d’être présent et d’être réévalué annuellement dans de nombreuses administrations, collectivités ou établissements. Aucun moyen n’est consacré à la mise en œuvre de ce plan.

 

Certaines orientations et mesures et certains rappels inclus dans ce plan sont nécessaires et peuvent faire accord. Le renforcement du rôle de la FS4 est un élément très important. Mais il s’agit surtout d’une succession de guides, de kits et, au mieux, de formations pour un certain nombre d’agents.

 

Nous pouvons regretter qu'il n'y ait pas eu d'accord cadre mais comment nos organisations syndicales auraient-elles pu s’y engager dans le contexte que tous les agents connaissent : suppression des CHSCT et difficultés prévisibles dans l’installation des formations spécialisées sensées s’y substituer, recul de la représentation du personnel, politique publiques maltraitant les agents par le manque de moyens autant que par le contenu des réformes qui font perdre le sens de l’activité et par les principes de management qui y sont associés.

 

Nos organisations syndicales engagées dans la concertation souhaitent que l’on n’en reste pas à ce plan censé guider l’action publique jusqu’en 2025. Si ce qui est inscrit dans ce plan doit bien être mis en œuvre, il n’est pas possible d’accepter une politique fondée sur les réformes et restructurations imposées au personnel, les suppressions d’emplois, le développement de l’emploi contractuel précaire et la smicardisation d’un nombre toujours plus grand d’agents publics. Un nouveau cycle doit nous permettre d’aboutir à des mesures fortes et réglementaires pour que la question de la santé au travail soit réellement traitée à tous les niveaux dans la fonction publique.


La présence de la ministre est étonnante alors que celle-ci n’a mis aucun moyen pour avoir un premier plan de santé et travail ambitieux pour la fonction publique.


Les organisations syndicales signataires de cette déclaration n'entendent pas cautionner cette opération qui ressemble fortement à une opération de communication sur un plan de santé et travail dénué de toute ambition. À quelques semaines de l'élection présidentielle, nous ne cautionnerons pas cette poudre aux yeux alors que le mal est profond depuis des années.

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