Les droits des travailleurs dans le viseur du Medef
En cette rentrée, sur fond de trouble politique, le patronat hausse le ton. Le 13 septembre, Patrick Martin, le président du Medef, a ainsi menacé le futur gouvernement d’une mobilisation en cas de hausse de la fiscalité des entreprises.
Fin août, le Medef a présenté trente-cinq propositions visant à une baisse de la fiscalité des entreprises (dont les impôts de production, déjà abaissés de onze milliards d’euros sur les vingt prévus) ― avec en partie la décentralisation de cette fiscalité ―, à une contrainte des dépenses publiques par une règle d’or inscrite dans la loi, à des réformes structurelles et à des réductions de dépenses publiques.
Les droits des travailleurs dans le viseur
Est ainsi préconisé de réduire ces dernières de 8 points, de supprimer plus de 20.300 collectivités locales et de réduire de 1,5 million le nombre d’agents publics, cela assorti d’une restriction du statut général.
Le patronat demande par ailleurs d’ « augmenter la durée du travail des personnes en emploi par un choc d’heures supplémentaires et complémentaires », et avec plus de pouvoir à l’employeur.
Il demande aussi d’aller vers une « TVA sociale », en supprimant les cotisations patronales famille et maladie, soit un montant total de cotisations de 113 milliards d’euros.
Il préconise aussi de « travailler jusqu’à 64 ans et au-delà, avec l’introduction d’un âge pivot variable ».
Concernant les seniors au chômage, il prône « la dégressivité des allocations après six mois », ou encore la fin du « maintien des droits entre l’âge d’ouverture des droits et l’âge de départ à taux plein ».
Autre dureté?
Concernant « les dispositifs de carrières longues, d’usure et de départs anticipés », il s’agirait de « mieux prendre en compte la durée réellement cotisée, en étendant le critère de 43 à 45 ans et en limitant les trimestres validés sans cotisations effectives, et de renforcer les départs pour inaptitude ou incapacité avérée ».
Le patronat propose aussi un gel des pensions de retraite pendant quelques années et d’« aligner » la fiscalité des retraités (la CSG, qui a déjà augmenté en 2018) sur celle des actifs.
Et de supprimer l’abattement fiscal de 10% sur l’impôt sur le revenu, ainsi que le souhaitait l’ex-Premier ministre, François Bayrou.
Pour le Medef, qui par ailleurs souhaite un système de retraite en partie par capitalisation, il s’agirait aussi de « ne plus calculer la pension du régime général sur les vingt-cinq meilleures années, mais sur trente ou trente-cinq, ce qui diminuerait le taux de remplacement ».