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28 / 11 / 2025 | 9 vues
Valérie Forgeront / Membre
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Hôpital : les capacités d’accueil complet en net recul

« Dans les établissements de santé en 2024, la baisse du nombre de lits ralentit ». Ce titre encadrant une étude de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, rattachée au ministère de la Santé) publiée le 13 novembre semble illustrer une bonne nouvelle dont il suffirait de se réjouir.

 

Mais derrière l’annonce d’ « une baisse de 0,5% du nombre de lits pouvant accueillir des patients et une progression de 3,1% du nombre de places en 2024 », la réalité de la capacité hospitalière sur le territoire a de quoi inquiéter.

 

Les 2965 établissements de santé (publics et privés) comptent 367300 lits en hospitalisation complète, 91200 places en hospitalisation partielle (sans nuitée) et une capacité de 25400 patients « pouvant être pris en charge simultanément » dans le cadre de l’hospitalisation à domicile (HAD).

 

Même moindre qu’auparavant, la suppression de lits d’hospitalisation complète (2000 lits en moins en un an) se poursuit parallèlement au « virage » de l’ambulatoire, lequel est dû entre autres aux « contraintes de personnel ne permettant pas de maintenir les lits », note l’étude. Et de rappeler aussi qu’ « entre fin 2013 et fin 2024, la baisse cumulée atteint 45 500 lits d’hospitalisation complète, soit -11,0% en onze ans ».

 

L’hospitalisation à domicile voit, elle, croître ses capacités de prise en charge de 5,5% en 2024, après 4,1% en 2023. Elle représente ainsi (hors psychiatrie) « 8,1% des capacités totales de prise en charge en hospitalisation complète en court et moyen séjour à fin 2024 », contre 2,1% en 2006. « 100000 lits fermés entre 2000 et 2025 »

 

L’étude confirme que « depuis une vingtaine d’années », en parallèle du développement de l’ambulatoire et de l’HAD, il y a bien « une diminution continue des capacités d’hospitalisation complète (lits) ».


Ce sont ainsi 1,2% des lits qui ont été supprimés en 2023, 1,8% en 2022.

 

Et avant la crise Covid, les suppressions étaient de « 0,9% par an en moyenne entre 2013 et 2019 ». Par ailleurs, « sous l’effet des réorganisations et des restructurations », admet la Drees, le nombre d’établissements de santé (publics ou privés) « recule régulièrement ».

 

Cent cinquante-six établissements ont ainsi disparu entre 2013 et 2024, soit 5% en onze ans. « La baisse est plus marquée pour les hôpitaux publics (-6,3%) », constate-t-elle encore. La crise sanitaire soulignera ce caractère sinistré de l’hôpital public, en sous-capacité et toujours sous le joug des restrictions budgétaires.

 

La fédération des services publics et de Santé  rappelle ainsi les « 100000 lits fermés entre 2000 et 2025, un personnel épuisé, un effondrement de l’attractivité, et des services d’urgence en crise permanente ».


Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026 prévoit encore néanmoins, avec un taux de 1,6%, un « Objectif national des dépenses d’Assurance maladie (ONDAM) qui étrangle financièrement les établissements de santé »...

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