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25 / 06 / 2021 | 174 vues
syndicat CAT-ADREXO / Membre
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Adrexo : le grand déballage

Ces dernières semaines, l'entreprise Adrexo fait l'objet d'un emballement médiatique sans précédent et hors de contrôle.
Chargée de la diffusion de la propagande électorale dans sept régions, elle est accusée de tous les maux, y compris ceux qui ne la concernent pas.
 

  • L'abstention est identique dans les zones distribuées par la Poste mais il n'est pas rare qu'Adrexo soit tout de même pointée du doigt sur le sujet.
  • Le contenu des enveloppes dans lesquelles il manque un document devient le ressort d'Adrexo ! Ce sont pourtant d'autres entreprises (les routeurs) qui fabriquent ces enveloppes.


Bref, il est important de rappeller qu'Adrexo ne gère que la distribution et c'est déjà pas mal.


Adrexo aurait du réussir cette opération, se donner les moyens et assurer une qualité de distribution optimale, c'est une certitude aussi.
 

Recours à l'intérim


En privilégiant l'intérim, Adrexo s'engageait déjà sur un chemin mal carrossé. Évidement, tous les réseaux professionnels ont d'abord hésité à travailler avec notre groupe, pour des raisons de risque financier. La volonté de la direction de massivement recourir à l'Intérim n'a pas été accompagnée des mesures nécessaires pour qu'elle se concrétise par l'arrivée de suffisamment de personnel. Aujourd'hui, avec la campagne médiatique en cours, on peut aussi comprendre que les réseaux sérieux de travail temporaire ont quelque réticence à rejoindre une opération dans laquelle les intérimaires sont si décriés. C'est également préjudiciable pour l'image des sociétés de travail temporaire.


S'il était encore besoin, tout cela prouve que le métier de distributeur est un vrai métier, qu'il n'est pas facile et qu'il s'apprend.
 

  • L'entreprise Adrexo qui connaît la difficulté et le territoire et exploite la gestion des colis pour Colis Privé, n'a pas pressenti la difficulté relève du déni.
     

Nous l'avions nous-mêmes signalé. Pour l'anecdote, en Rhône-Alpes, la direction avait demandé à ses responsables d'écumer les magasins de légumes pour récupérer des cagettes usagées afin de se prémunir d'un risque de manque de matériel. Tout un état d'esprit ! Finalement, elles n'ont pas été utilisées. Pour une fois chez Adrexo, le coté matériel a été globalement bien dimensionné.

 

5 millions de plis exfiltrés vers la Poste

Hier soir, le journal télévisé de France 2 était mieux informé que le réseau d'Adrexo qui ne savait pas encore que 5 millions de plis allaient être retirés aux agences d'Adrexo pour être acheminés vers la Poste qui en assurera la distribution.


Un peu partout sur le territoire, particulièrement aux endroits où Adrexo avait du mal à recruter, les enveloppes seront donc acheminés sur le réseau de la Poste.
 

Emballement médiatique

Aujourd'hui, chacun connaît les raisons ayant mené à cet emballement médiatique sans précédent. Les raisons sont évidement très politiques avec une volonté de stigmatiser le privé face à l'ancien service public et parfois aussi le souhait de trouver une raison à l'abstention, même si tout est le monde a bien conscience aujourd'hui que la mauvaise qualité de la distribution n'est pas responsable de ce point.


Avec l'audition du Ministre de l'Intérieur devant la commission des lois du Sénat hier et un réquisitoire contre Adrexo assez marqué, l'Assemblée a indiqué vouloir poursuivre l'instruction de ce dossier via une commission d'enquête parlementaire. C'est chose faite depuis ce matin avec sa création officielle. Chaque groupe politique aura un représentant dans cette commission composée du Sénateur Éric Kerrouche, qui a travaillé sur les évolutions du vote (notamment le vote à distance) et, pour le groupe LR, de Stéphane Le Rudulier, Sénateur des Bouches-du-Rhône.


En effet, des Sénateurs avaient, eux aussi, alerté, via un rapport officiel assez précis et clair.

 

Et les salariés dans tout ca ?

Ils devront s'exprimer directement ou par l'intermédiaire de leurs représentants. Dans un métier ou la main d'œuvre est primordiale, c'est très naturel, voire essentiel.


Temps de travail des cadres et des permanents, conditions de travail des permanents, salaires, temps de travail des distributeurs, temps maximum, temps de tri, temps de préparation, temps de trajets et distances de trajets etc. : il conviendra d'étudier tous ces points pour savoir pourquoi Adrexo n'est pas en capacité d'assumer la distribution avec succès alors qu'elle détient une licence d'opérateur postal.
 

Conditions de transferts ou de départs des salariés dont les secteurs sont sous-traités à la Poste pour la publicité, sans accompagnement de RH, ni pilotage, comme l'avouait un responsable régional à la C.A.T. par écrit, il y a quelques mois.


Gestion comptable, du temps partiel et du chômage partiel et aides de la puissance publique : tout va être décortiqué pour comprendre l'origine du mal car il est évident que cela ne se limite pas à un manque de main-d'œuvre.


Ce mal profond, encore et toujours, se traduit par 800 départs de distributeurs par mois, sur un effectif de 17 000 environs, soit 9 600 personnes par an !
 

Mais aussi, pourquoi le Ministère de l'Intérieur n'a pas pris le rapport des sénateurs qui alertaient sur la situation d'Adrexo et ses capacités au sérieux.
 

Pourquoi les routeurs avaient déjà des doutes sur les moyens d'Adrexo pour exécuter ce marché et en avait déjà fait part aux sénateurs il y a déjà longtemps ? Ces routeurs avaient déjà éprouvé le réseau d'Adrexo par différentes opérations de courriers et connaissaient déjà les lacunes.
 

Enfin, nous le regrettons, pourquoi Adrexo n'a-t-elle pas profité de cette occasion pour engager ses salariés en CDI dans une opération de valorisation du métier, en associant les organisations syndicales dans un projet d'avancées sociales accompagnant ce qui aurait pu être une très belle mise en valeur de l'entreprise ?
 

Dans les gènes d'Adrexo, associer ceux qui travaillent et envisager des avancées sociales est tout à fait impossible. Au contraire, on fait traîner des négociations qui ne mènent finalement à rien.

 

Les processus « carbone »

Pour les moins de vingt ans qui n'ont pas connu le papier carbone, il s'agissait d'une feuille qui permettait, en la mettant entre deux feuilles de papier, d'obtenir une reproduction de ce que l'on écrivait sur la première. Cette duplication manuelle n'est que très peu utilisée aujourd'hui mais c'est pourtant à peu près ce qu'il se passe avec les processus mis en place au premier tour et qui ont aussi largement contribué à ce fiasco. Alors que nos collègues de la Poste assuraient une logistique fluide, nos chauffeurs utilisaient des applications pour contrôler, valider et rester sur les sites de routeurs, à attendre que les processus soient finalisés.


Heureusement, au second tour, quelqu'un a dû penser que ces processus « carbone » devaient être mis au rebus et en a dispensé les opérationnels. Ces processus sont pensés pour un fonctionnement d'un autre âge, en situation de confort, avec beaucoup de temps devant soi, et ne sont pas adaptés, le contraire de l'agilité.

 

Colis Privé demain ?

On en aurait presque oublié que Colis Privé (filiale d'Adrexo), qui se prépare à proposer de valoriser l'entreprise sur le marché à des investisseurs boursiers. Il faudra donc que le marché détermine une valeur de l'entreprise, puis que les investisseurs achètent des actions.
 

Sachant que Colis Privé est fille d'Adrexo (intégré au groupe Hopps) et se repose sur Adrexo pour une grande partie de sa distribution via les chauffeurs livreurs de colis (plus de 1 000), et que les marchés sont très bien informés des structures d'entreprises et des événements, il nous semble que cette campagne de presse n'est pas une très bonne publicité avant l'introduction des titres.
 

Ça fait un peu désordre...

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