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23 / 07 / 2015 | 93 vues
Social Nec Mergitur / Membre
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Paris : dans la vraie vie, Anne Hidalgo ne « like » pas les syndicats

« Rien ». C'est ainsi que l'UCP, le syndicat des cadres parisiens, a résumé sa rencontre avec Anne Hidalgo, la maire de la capitale. Le terme est cinglant venant de la part d'une organisation généralement mesurée. Un vide dans le dialogue social qui semble partagé par tous les partenaires sociaux de la première collectivité du pays qui ont tour à tour rencontré l'ancienne inspectrice du travail, devenue leur première magistrate.

Pourtant, ces échanges auraient pu être l'occasion de s'expliquer dans un contexte social très, très tendu, puisque après avoir connu le plus long conflit de son histoire, dans les équipements sportifs (plus de 18 mois) entaché de multiples atteintes au droit de grève (lire ici), l'administration parisienne a dans la foulée essuyé un nombre considérable de boycotts des réunions statutaires (comité hygiène et  sécurité, comité technique ou commission paritaire) par les partenaires sociaux de toutes les tendances (lire ici).

Ces réunions bilatérales voulues par la maire ont vite tourné à vide car, selon les observateurs présents, Anne Hidalgo s'est contentée de renvoyer les syndicats dans leurs cordes, essuyant d'un revers de main toute demande un peu revendicative. « Seule la Ville de Paris a maintenu les services et les emplois qui vont avec », a-t-elle ainsi martelé dans un véritable auto-satisfecit. Et pour bien marquer l'outrecuidance des demandes syndicales, elle n'a pas hésité à évoquer le « maintien du niveau de prime des agents ». Sous-entendu, un niveau élevé. Anne Hidalgo ne reconnaît qu'une seule faiblesse à sa gestion mais précisant illico que c'est uniquement de la faute du gouvernement. Lequel, en baissant ses dotations en faveur des collectivités locales, a encore creusé un trou dans le prochain budget de la ville. Cela a sans doute été le seul moment où la maire de Paris a retrouvé son esprit frondeur. Bref, en matière de dialogue social, les syndicats ont été priés d'aller faire un tour chez Audika.

D'ailleurs, pour ne pas déprimer un peu plus les agents municipaux parisiens, les syndicats ont pour la plupart préféré ne pas communiquer sur la mascarade qu'a été cette rencontre avec leur maire. Car, hormis l'UCP, pour qui l'échange s'est résumé à un « rien », seul le Supap-FSU a fait un tract pour déclarer en substance que « cette réunion d’une heure a été négative ». On ne peut pas faire plus mergitur. De son côté, la CGT a juste exprimé son désarroi à quelques adhérents en interne. Quant à FO et la CFDT, ils ont probablement estimé par leur silence que cette « entrevue » n'avait pas existé. Un résultat qui a posteriori a validé la stratégie de l'UNSA qui avait fluctuat décidé de boycotter purement et simplement ce rendez-vous même pas au sommet (lire ici). Les autres auront au moins vu les lambris de l'Hôtel de Ville.

En fait, ces rencontres illustrent le peu de considération qu'Anne Hidalgo a des corps intermédiaires, souvent considérés comme des parasites de la communication municipale. Une situation dont ne souffrent pas seulement les syndicats mais aussi les associations, voire les élus du conseil municipal, même membres de la majorité. Pour preuve, la maire de Paris adore communiquer sur son succès sur les réseaux sociaux, même si ce succès est un peu bidonné (lire ici). Une communication virtuelle qui lui permet certes de n'avoir affaire qu'à des flagorneurs mais qui sont au moins de vrais amis (lire ici). Les syndicats savent donc ce qui leur reste à faire pour dialoguer avec Anne Hidalgo : demander à être « amis » sur la page Facebook de la maire de Paris.

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