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21 / 09 / 2020 | 451 vues
Frédéric Homez / Abonné
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Trois PSE distincts chez Schneider Electric à contre-courant des annonces ministérielles de relocalisation en France de productions sensibles

Le  16 septembre, lors des CSE centraux et locaux, le groupe Schneider Electric a annoncé un plan de restructuration de l’activité de moyenne tension en France. Le cadre fixé par la direction sera de trois PSE distincts affectant à la fois les entreprises :

  • Schneider Electric France sur un site de Grenoble,
  • Schneider Electric Energy France (ex-Areva) sur les sites de Mâcon et Montpellier,
  • MG Loire à Saumur.

Notre fédération est consciente de l’enjeu et de la gravité de la situation au sein du groupe Schneider Electric mais reste résolue à pleinement défendre l’intérêt des salariés avec une priorité absolue : maintenir l’emploi.

 

En tant que première organisation syndicale du groupe, nous avons conscience d'encore et toujours être dans une situation nationale et internationale extrêmement concurrentielle, difficile, incertaine et chaotique du fait des crises sanitaires et économiques mais celles-ci ne doivent pas servir de prétexte et d’effet d’aubaine.

 

Cette réorganisation est inquiétante car elle va à contre-courant des annonces ministérielles de relocalisation de productions sensibles en France, comme les solutions de gestion mises en place dans les centrales nucléaires (énergie bleue) ou la montée en puissance des productions alternatives (énergie verte). Quels seraient les effets sur l’indépendance intellectuelle de notre pays si tous ces produits étaient développés et fabriqués en Asie ?

 

Suite aux annonces du groupe Schneider, notre organisation syndicale va intervenir auprès des pouvoirs publics pour obtenir des garanties sur tous ces sujets, en revendiquant des engagements en termes de localisation pour les futures fabrications sur notre territoire. Elle apporte tout son soutien aux salariés touchés et à ses équipes syndicales.

 

Les salariés et les emplois ne se définissent pas comme un coût mais comme un investissement et une plus-value vitale pour l’avenir de l’entreprise. Les salariés font la richesse de l’entreprise. Pour toutes ces raisons, il faut œuvrer à les sauvegarder au sein du groupe.

 

Éviter les licenciements secs, c’est possible

 

Depuis le début de la crise sanitaire, la souffrance s’est d’abord fait ressentir sur le plan humain, avant de prendre une dimension économique et industrielle. En réaction aux réelles difficultés que certains secteurs industriels de la métallurgie rencontrent, notre fédération a immédiatement pris ses responsabilités et fait en sorte, dans la branche de la métallurgie, de trouver des solutions pour soutenir l’industrie et protéger la santé des salariés sur les lieux de travail, avec comme objectif prioritaire et constant, de préserver les emplois et les compétences. Résultat : de nombreuses mesures (dont l'APLD) ont été reprises par le gouvernement.


En ce temps de crise inédite pour les secteurs réellement affectés, notre fédération reste persuadée que seul un dialogue social constructif au sein des entreprises permettra de trouver des solutions, sans se fixer de dogme, à l’instar du groupe Airbus. À travers des plans de soutien de l’automobile, de l’aéronautique et d’autres secteurs, le gouvernement a pris ses responsabilités, y compris avec l’annonce du plan de relance du 3 septembre.


Les mesures prises pour l’industrie vont, en grande partie, dans le bon sens. Toutefois, au regard de ce que nos délégués nous remontent dans les entreprises, le fait de ne pas conditionner les aides aux entreprises au maintien de l’emploi pousse, sans doute sous la pression des actionnaires, des chefs d’entreprise à vouloir à tout prix procéder à des licenciements secs dans une période déjà suffisamment très traumatisante pour tous. Les salariés ne sont pas des kleenex que l’on jette en cas de difficulté ! C’est souvent reconnu par les chefs d’entreprise, nous rappelons que ce sont les salariés qui font le succès des entreprises. En cette période d’incertitude, il faut donc leur donner des perspectives d'avenir.


Avec son lot d’annonces de fermeture d’entreprises, parfois abusives et surfant sur le prétexte de la crise sanitaire, l'actualité démontre qu’il faut rester très vigilant et, au niveau de l’État, ne pas imposer des chartes d'engagement aux entreprises percevant des aides non remboursables mais de réelles obligations en termes de contreparties, afin d'éviter les effets d’aubaine et préserver les emplois et les compétences au maximum.


Après  avoir contribué à la mise en place d’une boîte à outils pour éviter la réduction des effectifs au maximum au sein de la branche et ayant largement apporté notre soutien à un plan de relance pour une industrie compétitive, nous demandons au gouvernement de répondre à l’une de nos revendications qui a été reprise plusieurs fois dans les textes paritaires de la branche de la métallurgie que nous avons signés : la possibilité, pendant cette période de crise et pour une période déterminée, d’effectuer des aménagements de fin de carrière avec deux départs pour une embauche, ce qui permettra d’amortir les effets de la crise sur les jeunes et sans doute d’éviter des départs contraints dans les entreprises.


Sur le plan industriel, nous demandons au gouvernement d’organiser une cellule de crise avec les ministères concernés car nous ne devons pas baisser les bras et ne pas laisser des entreprises profiter des mesures prises par le gouvernement sans obtenir des garanties sérieuses en termes d’emplois, de relocalisation et de localisation en France des futures fabrications pour une industrie de plus en plus verte.

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