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23 / 03 / 2020 | 257 vues
Claude Pichot / Membre
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Recommandation pour les activités de travail à proximité les uns des autres

Face à la pandémie Covid-19, la protection de tous est indispensable. Celle des personnels de santé en priorité parce qu’ils sont l’ultime rempart de l’épidémie. Ce qui est fait, mais de façon encore insuffisante aujourd’hui, les cas de contamination de soignants à l’hôpital l’attestent.
 

Si le confinement à domicile ou dans des lieux de repli est praticable grâce au télétravail, il n’en va pas de même pour les métiers de la production et de la maintenance. La télémaintenance des installations techniques est un abus de langage. Et la « télé-production » en dehors des secteurs ou la télécommande à distance des systèmes productifs existe (centrales hydrauliques, réseaux de transport d’énergie, etc.) en est un autre.
 

Contrairement aux risques habituels du travail qui proviennent de processus connus, nous devons nous protéger de nos semblables. Car chacun est un vecteur potentiel de la transmission de l’épidémie.
 

L’absence de masques FFP2, pourtant prévisible depuis plusieurs années aggrave la situation. La gestion par des entités virtuelles de stocks devenus virtuels depuis 2013 a montré ses limites.
 

Et le test de dépistage est à ce jour strictement réservé aux personnels de santé et aux personnes à risque, mais en quantité insuffisante pour un dépistage généralisé qui est la bonne méthode sans aucun doute.
 

Réparer un réseau de communication, un centre serveur, un système de pompage, un ilot de production automatisé, une machine-outil ou un robot se fait au contact des équipements et à plusieurs. Les gestes barrière et la consigne de distance d’un mètre entre les personnes sont strictement inapplicables - n’en déplaise à nos gouvernants - dans l’industrie, le commerce, les services aux biens et cela concerne plusieurs millions de personnes.
 

Pour ces activités de travail à proximité les uns des autres, aujourd’hui la seule façon de se protéger est de porter une protection respiratoire adaptée au risque Covid-19 et de se désinfecter les mains très régulièrement.
 

Pour les métiers exercés dans les secteurs essentiels de notre économie, il manque 500 millions de masques pour endiguer la propagation du virus…
 

La première urgence est d’en fabriquer au moins 5 millions par jour pendant cent jours de crise. Et de les affecter en priorité aux intervenants des secteurs essentiels dont l’activité doit être maintenue : assainissement, eau potable, collecte et traitement des ordures ménagères, électricité, communications, pharmacie, commerce alimentaire, garde des enfants des personnels de santé.
 

Pour les secteurs dont les usines ont été arrêtées, faire réaliser des travaux de maintenance avec des intervenants non protégés est irresponsable. Ceux qui l’ont décidé font preuve d’un cynisme froid en connaissance de cause. Résultat d’abord pour produire de la valeur pour l’actionnaire. Irresponsable et coupable cette fois.
 

C’est dans ce contexte de pénurie de protections respiratoires et de possibilité de test de dépistage que nous devons agir. Nous n’avons donc pas le choix et le devoir d’agir. Le Parlement ne produit pas de masques de protection malgré la loi sur l’Etat d’urgence sanitaire votée le 21 mars.
 

Recommandation pour une reprise ordonnée des activités

Le processus de reprise de l’activité avec un niveau de risque raisonnable doit respecter un principe strict : les personnels requis pour le maintien des activités doivent être impérativement dotés de protections Covid-19 complémentaires à celles qu’ils utilisent habituellement. On n’envoie pas les salariés concernés au front sans protections.

 
La recommandation propose une pratique commune aux donneurs d’ordres et aux prestataires de maintenance applicable pendant toute la durée de l’état d’urgence.
 

Les intervenants (personnel organique et prestataires) requis pour la continuité du service reçoivent une dotation complémentaire aux équipements de protection individuelle habituelle.

Kit Covid-19 constitué de :
 

  • deux masques FFP2
  • deux paires de gants chirurgiens
  • désinfectant hydro alcoolique par jour de travail
     

Une dotation pour quinze jours facilitera les réapprovisionnements.
 

Si la dotation n’est pas remise à l’entrée sur le site ou insuffisante pour la durée des activités prévues, le retrait des intervenants est impératif.


Les entrées sécurisées des sites doivent être aménagées pour permettre :
 

  • La distribution d’un kit Covid-19 pour une quinzaine de jours (il sera préférable d’organiser la remise des kits au domicile des intervenants requis).
  • La prise de température des entrants qui l’acceptent et leur filtrage en attente d’examen médical.
  • La désinfection régulière du sas d’accès.
  • La récupération des masques en sortie de site en vue de leur désinfection.
     

Les personnes requises pour l’analyse du site avant reprise des activités (locaux, postes de travail à reconfigurer, lignes de production, etc.) doivent -préalablement à leur réunion sur le site- être dotés d’un kit Covid-19


Les intervenants de production et de maintenance indispensables dans la situation de crise sont dotés d’un kit Covid-19 complémentaire à leurs EPI habituels.


Les intervenants des prestataires reçoivent des donneurs d’ordres des dotations complémentaires Covid-19 dont la composition est proportionnée à la durée de mission. Ils exercent leur droit de retrait en cas de manquement ou de refus.
 

  • Les casiers des vestiaires sont espacés de façon à respecter les distances de protection
  • La désinfection des mains est prévue dans les vestiaires
  • La propreté et la désinfection des sanitaires et des vestiaires est réalisée immédiatement après chaque passage
  • La sortie des vestiaires vers les lieux de travail se fait avec masque en sus des EPI habituels
  • Le port des équipements Covid-19 dans les ateliers est impératif
  • La collecte et le traitement des masques retirés est organisée en permanence
  • Les pièces et composants de rechange, les consommables sont livrés au poste de travail par des personnes dédiés et protégées (pour éviter les regroupements à l’heure des prises de postes et limiter le nombre d’interactions au strict nécessaire)
  • La désinfection des outils manipulés, des commandes des machines, des poignées de portes, etc. est réalisée régulièrement chaque jour en fonction de l’usage
  • La durée du travail est revue poste par poste avec les opérateurs pour tenir compte des contraintes de Covid-19
     

Cette recommandation sera complétée au cas par cas pour tenir compte des situations particulières à l’entreprise (transport des personnels, déplacements inter ateliers, poses repas, astreinte, etc.)    


Devant la carence des autorités, chacun doit se mettre en quête de masques à l’étranger ou fabriquer des masques de protection. Le tutoriel du CHU de Grenoble permet de combler le vide en attendant que la production de mots du gouvernement se transforme enfin en masques FFP2.


A vos machines à coudre… La campagne « Travail d’accord, protection d’abord » est lancée.
 

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