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31 / 05 / 2019 | 220 vues
Laurent Smolnik / Membre
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Automobile : vers une casse sociale sans précédent en France dès 2021

Voté en commission dans le cadre du projet de loi sur la mobilité, l’amendement du rapporteur Jean-Louis Fugit sur l’interdiction en 2040 de la vente de véhicules thermiques (essence, diesel et gaz naturel) pourrait générer la suppression de 70.000 emplois en France d’ici 2025-2030 et 340.000 d’ici 2040.

 

Notre fédération lance un appel à la raison aux députés pour revenir sur cette disposition catastrophique pour l’avenir de la filière lors du débat en séance publique à partir du 3 juin.

 

L’objectif affiché par les parlementaires est de purement et simplement interdire la vente de véhicules thermiques d’ici 2040. Concrètement, les conséquences sociales vont être sans précédent et elles se font déjà sentir. Le groupe PSA vient d’annoncer la suppression de l’équipe de nuit dans ses usines de Mulhouse et de Poissy. Chez le constructeur français, 14.000 emplois sont sur la sellette. Les données du problème sont claires : il faut 40 % de mains d’œuvre en moins pour la fabrication d’un véhicule électrique.

 

La discussion en séance publique du projet de loi sur la mobilité doit être l’occasion de revenir à la raison et de mettre un terme à cette course idéologique à marche forcée vers le tout-électrique. Car derrière le « green-washing » des pouvoirs publics, la réalité des faits est bien plus contrastée. La voiture zéro émission de CO2 n’existe pas. La production d’énergie supplémentaire et nécessaire parce que déjà insuffisante en France pour la recharge des batteries viendra-t-elle de centrales fonctionnant à l’énergie fossile ? De Pologne, d’Allemagne ou de Chine ? Les problèmes de pollution et de recyclage des batteries sont autant de défis à relever. C’est aussi le cas pour l’extraction du lithium, l'un des métaux rares, indispensable à la fabrication des batteries.
 

L’excellence française dans l’industrie automobile est aujourd’hui menacée. Notre organisation syndicale s'alarme et lance un appel aux parlementaires. Une casse sociale violente et sans précédent se profile si nous ne faisons rien. Il faut agir mais encore faudrait-il que l’on nous en laisse le temps...

 

Nous devons pouvoir investir le champ de la recherche et du développement sur les batteries électriques et les véhicules hybrides. La mobilité durable implique l’innovation et l’intelligence collective, ce qui demande du temps. Loin des objectifs fixés comme des totems politiques ou électoralistes, il faut privilégier une approche réfléchie, sans exclure des solutions parfois imparfaites ; c’est notamment le cas du diesel mais aussi de l’électrique. Ne mettons pas la charrue de l’électrification avant les bœufs de l’industrialisation de la filière auto.

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