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19 / 04 / 2019 | 52 vues
Frédéric Homez / Abonné
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C’est par le biais des contrats de filière que l’avenir de l’industrie se pense et s'organise

Ford, Ascoval, Nexans, Steva… Alors que les déconvenues industrielles s’enchaînent, notre organisation ne se contente pas de se tenir aux côtés des salariés pour défendre l’emploi et l’industrie sur le terrain. Notre organisation syndicale porte l'action et la réflexion au plus haut niveau, notamment au sein du Conseil national de l’industrie (CNI) et de ses comités stratégiques de filière (CSF).

 

À ce titre, notre fédération a signé plusieurs contrats de filières et d’autres sont en préparation. Que contiennent-ils ? Quel rôle cela confère-t-il à notre organisation ? Le dernier numéro de notre revue http://www.fo-metaux.org/Actualites/1472 fait un point détaillé sur ces questions.
 


Parce que le syndicalisme ne se limite pas à l’action sur le terrain, notre organisation participe de longue date à la réflexion sur l’avenir de l’industrie avec ses principaux acteurs privés et les pouvoirs publics au sein du Conseil national de l’industrie. Nous avons d'ailleurs eu l'occasion d'en parler ici ces derniers mois.

 

Alors que les différents secteurs industriels sont en pleine mutation avec l’irruption du numérique, la prise en compte des impératifs liés au changement climatique et l’évolution des modes de production, la formalisation d’objectifs partagés était devenue incontournable.

 

Depuis la fin de l’année 2018, c’est donc par le biais de contrats de filière que se pense et s’organise l’avenir de l’industrie. L’initiative marque une nouvelle étape dans la mise en place d’une véritable politique industrielle et montre bien que, quand les organisations syndicales sont écoutées, des avancées constructives sont à la clef.


Dans cette opération, notre organisation joue un rôle important et a été un acteur majeur.


Issus des orientations données par le Conseil national de l’industrie, les contrats de filières visent à aider à la mise en œuvre de plans d’actions ambitieux.


La filière ferroviaire, qui devait être la dernière des 16 filières à signer son contrat de filière le 26 mars, a vu la signature reportée tandis que deux nouveaux CSF sont en cours de constitution (industries de sécurité, labellisé le 22 novembre et infrastructures numériques, résultat de la transformation du CNI numérique qui avait du mal à « décoller » mais qui avait l’avantage d’une démarche transversale en CSF) et passeront eux-aussi par cette étape dans les mois à venir.


Il s’agit d’actions concrètes, avec un suivi organisé et des objectifs clairs. 


Au cœur de ces contrats, l’innovation occupe une place de choix, de même que le développement international, la numérisation, l’évolution de l’emploi et des compétences, sans oublier la transition écologique et l’aide à la croissance pour les PME.


Tout est lié et envisagé dans son ensemble. Ces thématiques sont prises en compte et traitées de manière adaptée au sein de chaque filière pour mieux coller à leur réalité. Constat, méthode, calendrier et objectif : la politique semble enfin aller dans le bon sens mais attention : la démarche est ambitieuse mais il faudra cependant qu’elle soit suivie d’effets.


Pensés pour une mise en œuvre au plus près du terrain, ces contrats de filière s’appuieront notamment sur les « territoires d’industrie », qui passent de 124 à 136 et ont tenu leur première assemblée générale mardi 5 mars, au salon Global industrie à Lyon. Cette initiative lancée par l’État vise à impliquer l’échelon local dans la stratégie industrielle du pays. Ce dispositif part d’un constat simple : un tiers des PMI françaises peine à se financer ou à recruter, faute d'attractivité du cadre de vie, des infrastructures ou du système éducatif local.


Les territoires d’industrie auront pour mission de les aider. Cette nouvelle forme d'inter-communalité se mettra en place à la campagne (dans des villes petites ou moyennes ou des espaces périurbains) et présente un savoir-faire industriel. 


L’enjeu est de taille : 48 % de l'emploi industriel est localisé sur ce territoire. Pour accéder au 1,36 milliard d'euros mis à disposition par la Banque des territoires, bpifrance ou le Programme investissements d'avenir, il faudra proposer un projet porté par un élu local et un industriel et validé par le Conseil régional. « Une trentaine de territoires pilotes devraient pouvoir contractualiser leurs projets d'ici la fin mars, lors de la semaine de l'industrie », a indiqué la secrétaire d’État à l’industrielle Agnès Pannier-Runacher. Là encore, si le projet semble prometteur, notre fédération sera vigilante à ce que la politique industrielle ne vire pas à l’empilement de strates administratives et au saupoudrage.



Il faut signaler un autre dossier porté par notre fédération qui va trouver une traduction concrète via le CNI : ouvrir l’industrie aux femmes. Dans la promotion de l’égalité hommes/femmes, notre organisation syndicale a souvent été à la pointe du combat. L’ambition désormais affichée par le CNI d’ouvrir l’industrie aux femmes, où elles n’occupent que 29 % des emplois (22 % dans la métallurgie), est donc pour notre organisation un motif de satisfaction. Malgré de nombreuses initiatives, l’attractivité de la branche pour les femmes reste faible et les résultats limités. C’est pourquoi le CNI a décidé l’installation d’un observatoire de la mixité et de l’égalité professionnelle dans l’industrie. En ligne de mire également, la réduction des écarts de salaire (bien qu’ils soient plus faibles dans l’industrie que dans les autres secteurs) et la progression de carrière.



Si notre fédération porte la parole de l’industrie haut et fort au CNI, elle le fait également au sein de la confédération. Présente dans plus d’un tiers des CSF, notre fédération entend partager son expérience et exposer les avancées qu’elle a obtenues avec une seule idée en tête : aider à toujours mieux défendre les salariés et l’industrie, en mutualisant leurs expériences pour une meilleure coordination de leurs actions.

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