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21 / 03 / 2019 | 136 vues
Jean-Philippe Milesy / Membre
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Économie sociale : le nouvel élan solidaire

« Exemplarité » et « différenciation » : ce n’est pas la première fois que je cite ce qui peut paraître comme les deux mots d’ordre de l’appel lancé en décembre par ESS-France.

 

Ils sont au cœur des contributions composant le hors-série ESS du magazine Politis« Économie sociale : le nouvel élan solidaire », que j’ai eu l’honneur (et le plaisir) de coordonner.
 

Les auteurs, dont plusieurs se retrouvent régulièrement dans ces brèves (à commencer par notre ami Marcel Caballero), sont des acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS). Ils sont porteurs des innovations coopératives qui y sont rapportées : SCOP de création et SCOP de luttes (François Longérinas et Olivier LeBerquier), SCOP du numérique (Erwan Manach), CAE et système SMart (Noémie de Grenier et Sandrino Graceffa), nouvelles initiatives coopératives agricoles (Laurent Terrasson), SCIC de distribution énergétique (Fanélie Carey-Conte), SCIC de santé et de développement territorial (Adelphe de Taxis).
 

Ils posent les problématiques mutualistes, banalisation ou nouvel élan militant (Alain Coheur, Stéphanie Soares et Jean Sammut), comme celle des associations, écoles de citoyenneté, instruments de la cohésion des territoires ou lieu dégradés de l’emploi Philippe Jahshan, Matthieu Hély, Jean-Louis Cabrespines et Patrick Vassallo). Ils évoquent sans fard les zones d’ombre de l’économie sociale et solidaire : dérive de l’entrepreneuriat social (Marcel Caballero), rapports sociaux et travail (Jean Claude Tufferi), place des femmes et des jeunes (Scarlett Wilson-Courvoisier et Anne Cécile Dockes) et absence des dispositifs éducatifs (Michel Abhervé).
 

Puis, dans une quatrième partie après que les dimensions internationales de l’économie sociale et solidaire ont été évoquées, le débat s’ouvre sur la place de l’économie sociale dans la construction d’une société nouvelle, qu’il s’agisse du nécessaire engagement des acteurs de l’ESS face au rouleau compresseur libéral (Jean Pascal Labille), des hypothèses de dépassement de la propriété sociale (Benoît Borrits), des évolutions vers des communs sociaux (Christian Laval) et du rôle de la démocratie de l'ESS comme levier de transformation sociale (Jean Louis Laville).
 

Ces quatre dernières contributions constituent les bases d’un débat nécessaire dans une perspective émancipatrice.
 

Cette question se retrouve, directement ou en filigrane dans plusieurs ouvrages récents, comme le Capitalexit ou catastrophe, de Jean et Lucien Sève, où ceux-ci relèvent que les formes de l’ESS constituent la société transformée à laquelle ils aspirent, celle de réformes révolutionnaires telles que Jean Jaurès les imaginait en son temps.
 

Au fond, n’est-ce pas là le « débat » utile auquel nous devrions travailler ?

 

 

• Politis, « Économie sociale : le nouvel élan solidaire », hors-série n° 69, février-mars 2019.

• Capitalexit ou Catastrophe, Éditions la Dispute, 2018.

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