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14 / 09 / 2018 | 7 vues
Christian Grolier / Abonné
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Réouverture de la négociation sur l'égalité professionnelle entre hommes et femmes dans la fonction publique

La négociation a été ouverte avec le Secrétaire d'État, Olivier Dussopt, en début de semaine. C'était l'occasion pour notre organisation syndicale de rappeler que, dès le mois de février, nous avions écrit à Gérald Darmanin :
  • pour souligner que les résultats tangibles des lois et accords sur l’égalité professionnelle paraissaient bien faibles au regard de l’importance de la question et n’avaient en tout cas pas permis de supprimer l’inégalité professionnelle dont les femmes sont victimes ;
  • et pour insister sur la nécessité de fixer des objectifs concrets, d’annoncer des moyens budgétaires spécialement affectés, de définir un cadre clair et de s’appuyer sur la base d’un bilan exhaustif et dûment analysé.
Sans ces éléments, il sera difficile d’amorcer une négociation sincère et efficace.
 
Le 22 août, Gérald Darmanin et Olivier Dusopt ont répondu à notre courrier en rappelant l’ensemble des documents et travaux qui constituent des éléments de diagnostic utilisés dans le cadre de la concertation sur l’égalité professionnelle entre hommes et femmes dans la fonction publique, lancée le 9 mars dernier.
 
Pour autant, nous n’avons eu aucune réponse sur les moyens budgétaires spécialement affectés aux mesures en faveur de l’égalité professionnelle.
 
À cela s’ajoute le fait que, pour nous, la politique actuellement menée ne fait qu’aggraver
l’inégalité professionnelle, dont les principales :
  • le rétablissement du jour de carence,
  • l’insuffisance des moyens consacrés à l’action sociale,
  • les suppressions d’emplois,
  • la mobilité forcée,
  • la détérioration des conditions de travail,
  • l’individualisation de la rémunération,
  • le recours accru à l’emploi précaire,
  • la remise en cause des CHS-CT et des CAP...
Cette politique affecte en priorité les agents les plus précaires, parmi lesquels les femmes
sont sur-représentées.
 
De plus, beaucoup de corps très féminisés ont des grilles indiciaires au rabais dans leur
catégories.
 
Par exemple, les corps des infirmiers ou des travailleurs sociaux n’ont qu’un petit « A ».
Pour nous, on ne peut mener une politique en faveur de l’égalité professionnelle sans faire bénéficier immédiatement ces corps du type A.
 
En matière de retraite, l’inégalité professionnelle existe également puisque les pensions
de droit direct des femmes sont inférieures de 40 % à celles des hommes.
 
Les femmes partent à la retraite un an plus tard que les hommes en moyenne et les
femmes sont davantage frappées par la décote (21 %, contre 8 %).
 
Pour notre organisation syndicale, la réponse n’est certainement pas dans la mise en place d’un système de retraite par points, favorisant l’individualisation au détriment des solidarités intra- et inter-générationnelles.
 
FO fonction publique revendique au contraire la suppression de la décote et affirme son
attachement au maintien du code des pensions civiles et militaires et de la CNRACL.
 
Combattre l’inégalité professionnelle implique aussi de faciliter un meilleur partage de la
parentalité et de casser les stéréotypes. C’est la raison pour laquelle notre organisation revendique un congé de paternité et d’accueil de l’enfant d’un mois, au bénéfice des agents publics
  
Pour conclure, nous considérons  qu’une véritable négociation doit se dérouler projet contre projet. Nous n'accepterons pas que les organisations syndicales doivent s’adapter à des axes prédéfinis qui éludent tout ou une partie des revendications en matière d’égalité
professionnelle.
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