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19 / 06 / 2018 | 15 vues
Denis Garnier / Membre
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La santé au travail pour tous par une négociation nationale interprofessionnelle

« Au moment où doivent être publiés les résultats de la mission « Lecocq » sur la santé au travail, Force Ouvrière demande que l’ambition affichée d’une meilleure prévention des risques professionnels se traduise désormais en mesures concrètes, assorties des moyens nécessaires. Alors que la prévention semble être un objectif partagé par tous (elle est une priorité du troisième plan de santé au travail, de la stratégie nationale de santé et aussi dans la fonction publique), il est paradoxal de constater les contre-réformes successives de ces derniers mois. Le démantèlement progressif de la médecine du travail (comme la dilution du CHSCT dans une instance unique) font disparaître des garde-fous, pourtant au plus proche du terrain et de la réalité des risques. Un choix d’autant plus inquiétant dans un contexte marqué par une intensification du travail et une organisation souvent pathogène ».

C’est ainsi que s’exprime le secrétaire général de FO dans son éditorial hebdomadaire du 13 juin. Ce texte fait état de quelques propositions intéressantes.

« La première étape doit être de rendre l’accès à un service de santé au travail effectif pour tous : travailleurs du privé comme du public, y compris dans les plus petites structures, et demandeurs d’emploi ».

Les salariés des TPE et des pans entiers de la fonction publique (par exemple l’Éducation nationale) sont négligés en matière de santé au travail et de prévention des risques professionnels. Que dire des chômeurs pour lesquels un service de santé au travail permettrait d’améliorer les chances de réinsertion. La proposition de rendre l’accès à la santé au travail pour tous est une excellente idée. On pourrait y ajouter la santé des travailleurs non-salariés, ce qui donnerait une image plus universelle de la santé au travail et plus proche des donneurs d’ordres qui pourraient ainsi comprendre que la bonne santé au travail est un élément essentiel des performances de l’entreprise.

Ensuite il est proposé « de repenser la santé au travail dans une démarche plus globale, en lien étroit avec les enjeux de santé publique et de santé environnementale ».

En effet, on ne peut dissocier la santé au travail de la santé publique. La cloison entre les accidents de travail/maladies professionnelles et la maladie ordinaire n’est pas étanche. Agir sur la santé des travailleurs, c’est agir pour près de 50 % de la population et c’est garantir une réduction effective des dépenses de santé. Si la prévention est utile pour les accidents de la route, pour le tabagisme, pour l’alcoolisme etc., elle doit l’être aussi pour éviter les traumatismes du travail.

Enfin, le secrétaire général de FO trouverait intéressant et utile que des éléments issus de ce rapport fassent l’objet d’une négociation interprofessionnelle et s’inscrive ainsi dans un agenda social qu’il propose aux interlocuteurs sociaux d’engager dès le mois de septembre.

Pour être complet, innovant et universel, cette négociation devrait intégrer les employeurs de la fonction publique dans son tour de table.

Un accord national interprofessionnel (ANI) pour la santé au travail pour tous serait sans doute un moyen de fixer le cap pour un ensemble cohérent et partagé qui permette de donner de la cohésion à un ensemble d’intervenants agissant souvent sur un même territoire. Il y a eu un ANI sur le stress au travail (2008), sur la qualité de vie au travail et l’égalité professionnelle (2013), qui font aussi bouger le secteur public.

Ce rapport doit être publié à la fin du mois. Espérons que son contenu soit à la hauteur des enjeux qui restent avant tout la bonne santé des travailleurs. C’est ainsi que l’on peut comprendre le titre de cet éditorial du nouveau secrétaire général de FO : « La santé avant le travail ».

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