Participatif
ACCÈS PUBLIC
06 / 10 / 2014 | 3 vues
Michel Garcin / Membre
Articles : 8
Inscrit(e) le 23 / 02 / 2009

De nouveaux pouvoirs conférés à la DGCCRF: sans nouveaux moyens


Emmanuel MACRON, Ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique et Carole DELGA, Secrétaire d'Etat chargée du Commerce, de l'Artisanat, de la Consommation et de l'Economie sociale et solidaire, se sont  félicités la semaine dernière, dans un communiqué de

Bercy,  de la publication du décret d’application de la loi Consommation, renforçant les moyens de contrôle de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

Certes, les manquements formels aux règles d’affichage des prix, d’information du consommateur, ou encore d’application du délai de rétractation pour la vente à distance, pourront désormais faire l’objet d’une injonction et d’une amende administrative jusqu’à 75 000 euros pour les personnes morales.

Certes,  la première mesure enjoint à un professionnel de se remettre en conformité avec la réglementation dans un délai imparti, tandis que la seconde sanctionne le manquement constaté. Le prononcé des injonctions et des amendes est précédé d’un échange contradictoire avec le professionnel et peut être contesté devant les juridictions administratives.

Certes, la loi consommation a également renforcé l’effectivité des délais de paiement légaux entre les entreprises en réduisant la possibilité d’introduire des délais cachés. Le respect des délais de paiement est un axe prioritaire de la politique du Gouvernement pour le soutien de la trésorerie des entreprises, et un plan de contrôle renforcé sera diligenté d’ici fin 2014.

Certes, des amendes administratives pourront être prononcées en cas de non-respect des délais de paiement légaux entre professionnels, jusqu’à 375 000 euros pour les personnes morales.

Certes, la loi Consommation du 17 mars 2014 a aussi renforcé les sanctions pénales applicables aux délits les plus graves pour les consommateurs : pour les pratiques commerciales trompeuses, les tromperies et falsifications, et les infractions de gravité équivalente, le montant maximal des amendes pour les personnes physiques a été porté à 300 000 euros (contre 37 500 euros précédemment) et pourra aller jusqu’à 10% du chiffre d’affaires, de manière proportionnée aux avantages tirés du manquement, pour les personnes morales. 
 
Ces nouveaux dispositifs assortis d’un renforcement des pouvoirs d’enquêtes et moyens d’action de la DGCCRF, notamment dans la lutte contre les fraudes sur internet ou contre les clauses abusives dans les contrats de consommation, permettront une plus grande effectivité des contrôles et de la régulation de l’économie : une réponse plus rapide pourra être apportée pour les manquements formels, et les sanctions des faits les plus graves devraient désormais être plus dissuasives.

Tout cet arsenal, dont l'entrée en vigueur devrait , selon Bercy , "permettre de donner leur pleine effectivité aux dispositifs créés par la loi Consommation du 17 mars 2014"  parait "séduisant"...

Mais,  au delà des effets d'annonces sur la nécessité ainsi:
  • de garantir  l’ordre public économique,
  • d’assurer la protection et la sécurité  des consommateurs
  • et de garantir  la loyauté dans les relations commerciales...
Il faudrait s'en donner véritablement les moyens, or avec la réforme de l'organisation territoriale des services ces dernières années, et l'intégration dans des directions transversales, les suppressions régulières d'emplois et la déstabilisation de cette grande Direction dont chacun  ( à chaque  crise alimentaire sérieuse notamment) se plait à reconnaître l'importance, on peut en douter.

Et à cet égard le budget 2015, s'il marque un coup d'arrêt aux suppressions d'emplois dans cette Direction ne prévoit pour autant aucunrenforcement des moyens...comment ne pas s'interroger sur les réels effets de ce décret.
Pas encore de commentaires