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16 / 09 / 2013 | 9 vues
Emmanuel Bianchi / Membre
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Cession d'Euriware par Areva : un CCE pour rien

Encore un CCE pour rien. Pire que cela, le CCE du vendredi 13 septembre n'a permis d’obtenir aucune réponse satisfaisante à nos questions mais entérine de surcroît l’obstination des directions Euriware et Areva à vendre l'entreprise à tout prix.

Aucun nom de repreneur ne nous a été communiqué, pas même celui des 3 candidats en course, aucune information sur le volet social de ce projet de vente non plus. Les annonces sont repoussées à après la mi-octobre… Lorsque le choix sera entériné.

L'intersyndicale demande un moratoire

Pourtant, la séance avait débuté par une déclaration intersyndicale, réitérant notre refus de voir le groupe Areva vendre Euriware. Cette déclaration demandait la tenue d’un moratoire de la décision du groupe et l’ouverture de discussions tripartite avec la direction générale d’Areva, l’État actionnaire et les organisations syndicales représentatives d’Euriware, afin d’étudier les solutions alternatives à ce projet de vente et notamment la solution d’une relance d’Euriware dans le groupe Areva.

Cette demande de moratoire et cette proposition d’ouverture de dialogue ont été balayées d’un revers de la main par le PDG d’Euriware, Christian Petit. La vente aura lieu,  quelle qu’en soit la forme et les conséquences.

Car il n’est plus seulement question de cession de titres, plusieurs solutions ont été envisagées, dont l’intégration des salariés d’Euriware dans les effectifs du repreneur, sans maintien de l’entité juridique distincte. Le repreneur le plus offrant verra sa proposition de reprise, et la forme proposée avalisées par la direction d’Areva.

Areva externalise son plan social qui pourra être source de gain financier

Les conditions sociales de la reprise ne sont toujours pas connues. La seule information communiquée ce jour est la demande par Areva d’un engagement de la part du repreneur de ne pas mettre en œuvre de plan de départs collectifs pendant 2 ans. Mais quelle est la garantie de la tenue de cet engagement par l’heureux élu ? C’est là qu’intervient pour nous le double « effet Kiss Cool » pour Areva… Si le repreneur ne tient pas ses engagements alors il devra payer des pénalités au groupe Areva. Quelle aubaine pour le groupe ! Non seulement cela permet à Areva d’externaliser son plan social mais en plus de faire des gains financiers sur le dos des licenciements et des salariés licenciés ! Le troisième effet sera pour le repreneur… Car nous avons appris aujourd’hui que le prix de vente d’Euriware n’est pas fixé par Areva… Non, ce sont les repreneurs que le fixeront ! Belle opération pour un Capgemini ou un Atos (ou autre), qui non seulement fixera un prix d'achat très bas, tout en évaluant le volume de pénalités qu’il devra payer à Areva afin de réaliser sa purge dans les effectifs !

Activité du contrôle commande du nucléaire

En ce qui concerne le second point chaud du CCE, qui consistait à nous présenter les conditions de reprise des salariés de l’activité du contrôle commande nucléaire au sein d’Areva, là encore, le débat a été tronqué. Se justifiant par des agendas très remplis pour la direction et les représentants du groupe Areva présents au CCE, cette présentation n’a duré qu’à peine 30 minutes et encore, tout n’a pas été vu et est reporté à une date qui conviendra à la direction et seulement à elle. Le sort de plusieurs centaines de salariés est bien moins important que le respect des agendas de nos dirigeants. Les salariés jugeront de cet ordre d’importance...

Dévalorisation d'Euriware avant son rachat

Par cette dernière opération qui n’est qu’une conséquence du projet de vente d’Euriware, Areva dépèce Euriware de ses compétences en contrôle commande nucléaire et dévalorise l’entreprise juste avant le rachat… De plus, en refusant de considérer cette reprise d’activité comme un transfert d’activité au sens de l’article L.1224-1 du Code du travail, Areva se permet de réaliser un tri sélectif et injuste parmi les salariés concernés. Depuis trois mois, le nombre estimé ne fait que baisser (nous sommes passés à une estimation de 265 à 219). Les salariés en arrêt longue durée, en congé maternité et même ceux qui n’ont pas été affectés  depuis un an à plus de 50 % sur un projet de contrôle commande nucléaire ne seront pas repris et cela, quels que soient leur ancienneté et leur expérience dans la profession.

Un seul mot d’ordre pour les membres de la direction d’Euriware et d’Areva, le bien des deux entreprises, jamais l’humain n’est mentionné ! Ils n’ont que faire du social et des effets humains de leur projet.

Le CCE n'est qu'une chambre d'enregistrement

En résumé, nous n’avons appris que des mauvaises nouvelles lors de ce CCE et nous ne pouvons constater que le CCE n’est vu par la direction que comme une simple chambre d’enregistrement de leurs décisions, qu’un passage obligé et très subalterne de leur projet. Rien ne les arrêtera. Sauf peut-être un réel rapport de force, un bras de fer que les salariés doivent engager. Ce doit être malheureusement la vision du dialogue social chez AREVA et Euriware.

Les personnalités politiques intervenues sur ce dossier jugeront de notre volonté de dialogue, sans cesse rabrouée par notre direction. Alors qu’attendre du comité de groupe France Areva de lundi 16 septembre, sûrement rien de bon pour nous.

Dès la sortie du CCE ce jour et en début de semaine prochaine, des assemblées générales seront organisées sur les sites Euriware, pour informer les salariés des mauvaises nouvelles transmises et leur expliquer que le rapport de force est inévitable. Les décisions d’actions seront prises en assemblées générales par les salariés.

La CGT Euriware se déclare d’ores et déjà prête à l’affrontement.

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