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31 / 05 / 2013 | 1 vue
Laurent Degousée / Membre
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Virgin n'est pas mort, nous nous battrons encore !

Les événements se sont accélérés ces dernières semaines pour les mille salariés de l’enseigne Virgin, placée en redressement judiciaire en janvier dernier. Face à des offres de reprise peu crédibles et au plan social de la direction, la lutte continue.

Le 8 avril dernier, le verdict concernant les offres de reprise de l'enseigne Virgin tombait : rien ou presque à part celle émanant de Rougier & Plé, spécialiste en matériel d’arts plastique, concernant onze magasins et 285 salariés. La direction et l’administrateur judiciaire ont quant à eux annoncé la mise en place d’un méga plan social.

Auto-organisation en hausse


Aussi, c’est un sentiment de colère qui domine et qui commence à se cristalliser dans certains magasins : ainsi, le 13 avril, le personnel du magasin d’Avignon a manifesté dans le centre-ville avec le soutien de syndicats et de politiques ; le 16 avril, les salariés de Marseille tenaient une conférence de presse dans la perspective de la reprise de leur propre magasin avec le soutien de la CGT Fralib ; le 27 avril, ceux de Rouen organisaient une distribution de tracts avec constitution d’une caisse de grève.

L’intersyndicale appelle alors à une nouvelle journée de mobilisation : le 30 avril dernier, plus de 200 salariés, dont plusieurs de province, ont manifesté devant le siège de Lagardère, actionnaire historique de Virgin, afin d’exiger un abondement de sa part, refusé à ce jour, pour le futur plan social qui s’avère inéluctable. Lagardère a l’outrecuidance de se déclarer créancier alors que la cession de ses parts dans EADS vient de lui rapporter la bagatelle de 1,8 milliard d’euros !

Dernière ligne droite pour arracher un peu de dignité

La bataille, primordiale, sur l’emploi s’avère ardue : en effet, depuis le retrait de l’offre Rougier, faute d’accord avec les bailleurs, seule Cultura, autre enseigne culturelle, reste en lice pour seulement deux magasins et une cinquantaine de postes ainsi que le groupe Vivarte, spécialisé dans la chaussure et l’habillement…

Le déstockage géant, dénoncé par SUD, organisé à partir du 13 mai a révolté les salariés qui ont vu des hordes de clients, dont beaucoup de revendeurs, mettre à sac les magasins, en particulier l’électronique. Ils revendiquent, alors que certains étaient tentés de procéder pour eux-même à cette vente, que le fruit de cette vente sauvage aille intégralement au financement du plan social.

Convergence avec les boîtes du secteur culturel

Les actions se succèdent avec succès : le 22 mai avec l’envahissement du comité d’entreprise ; le 23 mai, avec celui du siège de Butler, l’actionnaire principal, qui a ainsi doublé sa contribution au plan social, puis, le même jour, avec un rassemblement devant le tribunal de commerce qui a repoussé sa décision au 10 juin.

Nous ne lâchons rien car derrière la chute de Virgin se profilent d’autres batailles pour l’emploi, sur fond de transformation du secteur du commerce : les librairies Chapitre, la Fnac (dont l’introduction en bourse est prévue cet été), Darty (dont la vente est annoncée) etc. et pour lesquelles les différentes équipes militantes doivent étoffer les liens ainsi noués.
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