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20 / 02 / 2013 | 12 vues
Grim Bergen / Membre
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Drame social à l'ONF

Mardi 12 février, un agent de l’ONF a « exécuté » son DRH en pleine réunion avant de retourner l’arme contre lui et de se donner la mort à son tour.

Ces événements tragiques se sont déroulés au siège de la Direction régionale de La Réunion. 

Une première erreur de communication a été commise dès la publication du premier communiqué de la Direction générale de l’établissement (et de la présidence du Conseil général) ; en effet, elle a titré le jour même « Décès tragique de notre collègue Albert… », en mentionnant le nom de la personne assassinée ; plus loin, on peut encore lire « son agresseur, Jean Claude… », puis « nos premières pensées vont à la compagne, aux enfants et à la famille d’Albert… » et enfin « notre soutien va également à l’ensemble de ses collègues de La Réunion, de ses anciens collègues au siège et dans les territoires et à tout le personnel de l’Office ».

Si la deuxième communication a rattrapé la première erreur de communication en « adressant les sincères condoléances et toute l’affection du directeur général aux familles de nos deux collègues disparus », la troisième communication officielle nie purement et simplement tout lien entre ce drame et le malaise social que connaît le personnel de l’ONF depuis de trop nombreuses années : « l’événement qui s’est produit est un drame que l’ONF n’avait jamais eu à vivre auparavant et que nul n’était en mesure d’imaginer (…) ce geste qui dépasse l’entendement ne pouvait aucunement être associé au malaise social vécu par l’ONF depuis de nombreuses années ».

Ainsi, après la vague de suicides qui a provoqué un changement de direction à France Télécom-Orange en 2009, après celle que connaît La Poste (73 000 emplois ont disparu sans ouverture de plan social depuis 2003), c’est au tour de l’ONF de gravir un échelon de plus sur l’échelle de l’horreur sociale.

Depuis 2005 en effet, l’ONF « affiche » le triste score de 24 morts par suicide. À ce jour, un seul cas a été reconnu comme lié au travail (Franche-Comté, 2009).

  • Le contrat qui lie l’État et l’ONF pour la période 2012–2016 prévoit la suppression de 700 postes mais son DRH refuse de reconnaître que l’établissement est en restructuration !
Pourtant, à l’instar d’un représentant CFTC, il faut se rendre à l’évidence et reconnaître que cet établissement souffre « d’une gestion d'un paternalisme archaïque, source de tensions relationnelles qui ne permettent plus aucun dialogue authentique ; la direction, forte de ses prérogatives, oppose systématiquement une fin de non-recevoir aux problèmes soulevés (alerte assistante sociale, rapport médecin de prévention, demande de recours à expertise externe formulée par le CHSCT…). Cette gestion paternaliste, par un déni permanent, n'admet jamais qu'il puisse être à l'origine de stress et infantilise, voire culpabilise, l’agent qui ne peut plus faire face à la situation ».

Ainsi, après les résultats catastrophiques de l’audit social mené en 2005, ceux de l’audit-diagnostic socio-organisationnel (sic !) conduit en 2012 le sont tout autant. Cet audit-diagnostic socio-organisationnel a été lancé suite à la proposition du président du conseil d’administration de l’office qui avait pris l’ampleur du malaise social du personnel de l’établissement dès 2010.

À propos de discours, je terminerai cet article sur une note positive : le directeur général se veut en effet rassurant puisqu’il annonce la mise en œuvre d’un plan d’action dès 2013 !

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