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09 / 01 / 2012 | 4 vues
A Messaoud / Membre
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Balardgone : des mal-logés occupent le siège d'Axa

Axa obtient 90 000 m2 pour des bureaux au « Balardgone » : pas un m2 pour le logement social !

Près d'une centaine de demandeurs de logement ont occupé vendredi l'un des luxueux immeubles d'Axa à La Défense, siège du secteur assurances.

Début juillet, nous nous étions dejà invités au siège, avenue Matignon. La direction d'Axa, après nous avoir envoyé les CRS et tenté la carte de la violence, avait finalement reçu le collectif et promis d'être « à l'écoute » de nos revendications, puis nous avait renvoyés vers le bailleur social qu'elle contrôle, le Logement Français...

Mais la direction du bailleur nous répète depuis des mois ne pas pouvoir faire grand chose, arguant de la situation de « crise », de la baisse des crédits de l'État qui ne lui pas permis de mettre plus de 1 368 nouveaux logements sociaux sur le marché cette année, dont aucun à Paris, et moins d'une centaine en petite couronne (source : rapport d'activité 2010 Logement Français).

Pour l'ensemble du logement social francilien, l'investissement de l'État se chiffre à 260 millions d'euros en 2011, contre 324 en 2010.

Que sont ces somme, comparées aux profits qu'Axa, premier investisseur immobilier européen réalise, notamment grâce à la cherté des prix, qui jette des millions de mal-logés dans la précarité ? De la menue monnaie : ainsi pour la seule vente de 7 immeubles de bureaux situés dans les quartiers les plus prisés de la capitale à un fonds d'investissement norvégien, Axa a engrangé 720 millions d'euros en 2011 (source : La Tribune, 5 juillet 2011).

  • Sur le projet « du Balardgone », dans le XVème arrondissement, Axa a obtenu l'espace pour construire 90 000 m2 de nouveaux bureaux : en revanche, pas un seul logement social n'est prévu dans cette immense opération d'aménagement urbain menée par l'État : manifestement l'argument du manque de foncier disponible toujours ressorti par l'État pour expliquer le manque de constructions neuves de HLM ne vaut pas pour Axa.


Selon une étude récente faite pour les associations de mal-logés, dans le secteur immobilier, les entreprises ont augmenté leur profit de 90 % en dix ans. Pendant ces même années, nous en sommes arrivés à 8 millions de mal-logés.

Ces profits toujours plus grands, Axa les a optimisés avec des politiques qui raréfient le logement en région parisienne et conduisent à l'augmentation des loyers : qu'il s'agisse des ventes à la découpe dans la fin des années 2000 ou de l'augmentation de son parc de bureaux au détriment de celui du logement.

Axa peut très bien payer pour les dommages collatéraux crées par son activité immobilière et sans se ruiner, au vu de ses profits faramineux : mais bien loin d'augmenter le financement de son bailleur social, en accord avec l'État, la compagnie préfère vendre mille logements sociaux par an.

Les mal-logés ne seront pas les dindons de la farce de la prétendue crise du logement : suite à l'occupation, nous sommes reçus aujourd'hui par le président du Logement Français et un représentant d'Axa.

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