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10 / 11 / 2011 | 4 vues
A Messaoud / Membre
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Paris Habitat OPH : la production de logements s'effondre en 2010

« La vocation de notre Office est d’offrir un toit à tous les  Parisiens qui ne peuvent y accéder aux conditions du marché privé », Jean Yves Mano, président de Paris Habitat OPH, rapport d'activité 2010.


En 2010, la production de logements du premier bailleur parisien a subi une chute brutale, que ne nie pas sa direction : seuls 580 logements ont été produits. Et encore, sur ce chiffre, deux tiers (380 unités) sont des logements acquis occupés * (soit une chute de 78%).

Qu'est ce qui explique cette chute ?


Ces dernières années, la majeure partie de la production a consisté à acheter des immeubles au privé, et à les re-conventionner. Bien souvent, la majorité des appartements était occupée, et en partie par des locataires aux revenus bien supérieurs à la limite pour pouvoir prétendre à un logement social. Souvent situés dans des quartiers chers, ces logements ont nécessité un immense investissement financier, au détriment des programmes neufs.

La production s'est effondrée, en raison de la chute de l'achat de logements acquis occupés : les investisseurs privés n'ont pas mis autant de biens sur le marché ou ont choisi de les vendre à d'autres que Paris Habitat OPH. De plus, la montée des prix de l'immobilier
conduit à ce que le prix d'achat d'un logement soit de plus en plus élevé, et les finances du bailleur social ne suivent pas.

Voilà comment on en arrive à cette réduction dramatique de la production : 2 606 logements en 2009, 560 en 2010, dont seulement 58 constructions neuves.*

Cela fait plusieurs années que notre collectif de mal-logés dénonce cette politique fondée sur l'acquisition de logements occupés dans les quartiers chers, d'un côté, et la construction neuve réservée en grande partie à des logements PLS dans les quartiers populaires de l'autre. Elle aboutit aujourd'hui à l'effondrement de la production, sans même avoir conduit à une réelle mixité sociale : il suffit de consulter le nombre d'attributions de HLM dans les arrondissements de l'ouest en 2010. Moins de dix par arrondissement dans le centre, aucun dans le VIIème, et 130 dans le XVIème, dont une bonne partie à la périphérie de l'arrondissement, dans sa partie populaire.

Certes, Paris arrivera à 20 % de logements « au titre de la loi SRU » en 2014 : mais depuis 2001, seulement 12 222 PLAI ont été agrées, contre 13 000 PLS.

Soixante-dix pour cent des demandeurs de logement ne peuvent accéder qu'à un PLAI et Paris Habitat OPH était le seul bailleur social à en offrir massivement : l'effondrement de sa production est une catastrophe pour les Parisiens modestes.

Voilà pourquoi nous manifestons devant la direction territoriale  nord-ouest : nous voulons des réponses concrètes de la direction générale sur la manière dont elle va remplir la vocation qui est celle de Paris Habitat OPH, « offrir un toit à tous les Parisiens qui ne peuvent accéder au marché privé », comme l'a rappelé son président.

(*) source : Rapport d’activité 2010 de Paris-Habitat OPH.

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