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04 / 05 / 2011 | 7 vues
Brigitte Font Le Bret / Membre
Articles : 11
Inscrit(e) le 03 / 05 / 2011

Et si le secret devenait trop lourd à porter ?

Interrogations d’un psychiatre recevant chaque jour des patients souffrants au travail, qui lui confient dans le colloque singulier de la consultation, tout ce qu’ils vivent, tout ce qu’ils voient, tout se qu’ils entendent au sujet de leur travail. Ceci concerne non seulement leur propre santé mais aussi celle des citoyens.

  • Travailler dans un service de maintenance sans avoir assez de tenue pour se changer et ne savoir quoi faire pour laver ses vêtements imprégnés de produits toxique.
  • Découvrir que des turbines ne sont plus aux normes de sécurité et que l’on ne peut rien y faire par manque de budget et de savoir-faire.
  • Être face à une injonction paradoxale qui concerne tous les métiers à savoir faire vite et bien.
  • Donner à manger à 5 personnes à la fois car on n’a plus le temps d’organiser de vrais repas.
  • Changer moins souvent les couches des personnes qui ne pourront pas se plaindre en raison de leur Alzheimer.
  • Apprendre une tentative de suicide sur le lieu du travail dont personne ne parlera.

Oui, tous ses secrets sont lourds à porter parce que le patient, par sa connaissance du métier, nous en livre les conséquences.

Se coucher le soir avec tout cela dans la tête, ayant prêté le serment d’Hippocrate devient de plus en plus difficile. Le secret professionnel est, dans ce type de consultation spécialisée en souffrance au travail, très proche du secret d’entreprise.

Dans ces cas très précis, à qui profite le secret ? Ou, comme le dirait un critique de polar, à qui profite le crime ? Il en va de l’avenir de notre société, de nos enfants, de nos petits-enfants, de nos parents de faire la lumière sur cette obscurité pesante.

La mise en place d’un observatoire national de ce qui se vit au cœur des entreprises et des autres lieux de travail, proposé par un certain nombre d’acteurs, est un premier pas pour y voir plus clair dans un monde qui s’assombrit de plus en plus.

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Bonjour,

Tous ces problèmes qui sont le lot des salariés travaillant pour des employeurs qui n'ont plus les moyens ou qui ne veulent plus investir dans la sécurité...C'est la politique du moins-disant ou du moins-coûtant qui réduit les salariés dans un esclavage moderne...Nous ne vivons plus, nous survivons...

A cause de cette politique économique, nos dirigeants politiques font en sorte de s'enrichir, d'enrichir quelques privilégiés et à contrario, acceptent que nos entreprises ferment ou deviennent obsolètes par manque d'investissement...Les exemples d'entreprises industrielles qui sont devenues de véritables bombes à retardement, par manque d'entretien et d'investissement, sont légion...Dans toutes les régions de France, nous pouvons citer des exemples d'entreprises qui ont périclité à cause de cela...

Pour revenir aux problèmes psycho-sociaux de ces salariés qui travaillent avec des moyens défficients pour des entreprises qui ne veulent plus investir ou qui ne peuvent plus le faire, tous les représentants du personnel sont partie prenante pour dénoncer ces situations et c'est aux organisations syndicales d'agir pour faire évoluer le système...Mais, il est évident qu'il faut une réelle volonté politique pour que casse industrielle s'arrête et que nous puissions enfin travailler normalement...

Se plaindre de nos déficits commerciaux abyssaux alors que nous autorisons nos grands groupes industriels à produire quasiment toutes leurs productions hors de nos frontières, est une fumisterie. Accepter que quasiment tous les bénéfices des entreprises soient injectés ailleurs que dans le maintien de l'outil de travail et des salaires décents, revient à condamner l'outil de travail...

La plupart de nos dirigeants ne pensent qu'à leurs poches et à celles de leurs proches...Ils n'ont rien à faire de nous ni de ce que nous pouvons devenir... 

Je vous souhaite beaucoup de courage et d'abnégation.

Cordialement

Jacques BUILLES

DSC CFTC

SNEF SA