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04 / 02 / 2011 | 8 vues
Raymond Monedi / Membre
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Inscrit(e) le 21 / 01 / 2011

Salaires : distribuer, plus équitablement avant pour de ne pas être obligé de redistribuer après

Le moins que l’on puisse dire c’est que le système français de rémunération est totalement aberrant, non motivant et surtout, dégradant. D’abord, on sur-évalue et l’on « sur-paye » les « hauts salaires », pour ensuite, leur en reprendre la moitié... sous forme d’impôts (- 50 %) !

À l’inverse, en bas de l’échelle, on sous-évalue et l’on « sous-paye » les « bas salaires» pour leur redonner ensuite, des petits compléments de revenus, sous forme de redistributions, dites sociales. C’est ainsi que l’on fabrique des « assistés sociaux » à vie.

De plus, rien de plus idiot que d’aller « pomper » de l’argent sur les salariés du haut, sur-payés, pour aller le « redistribuer » aux salariés du bas, sous-payés. Comme quoi, les "Shadocks" ont fait école !

Redistribution et jeux de société

Aujourd’hui en France, la « redistribution sociale », tant louée par les uns et tant décriée par les autres, est la carte maîtresse de notre système socio-économique. Mais si dans les « jeux de société » on doit redistribuer, lorsque par erreur, l’on a mal distribué au départ, il faut bien comprendre que la société, la vraie, celle où nous vivons, n’est pas un jeu.

Dans la vie sociétale, il serait quand même plus logique et plus intelligent, de « distribuer, plus équitablement » avant, afin de ne pas être obligé de redistribuer, après. Il serait tout de même préférable, de ne pas fabriquer au départ des « estropiés de la société », plutôt que de leur donner ensuite des « béquilles » pour pouvoir vivre. Ou plutôt survivre !

Comment ne pas comprendre que créer, de façon délibérée, des « salariés pauvres », est totalement absurde et n’a aucun sens ni sur le plan économique, ni sur le plan humain ?

La désastreuse et onéreuse redistribution

Qu’on le veuille ou non, une redistribution est toujours un signe d’erreur, de maldonne et, dans le cas présent d’autant plus grave, qu’il s’agit d’un mécompte de rétribution. Lorsque l’on sait, que la rémunération fait partie intégrante de la personnalité d’un salarié, on peut imaginer la fierté et la motivation des « travailleurs du bas » à être enfin rémunérés à leur juste valeur. Alors que, donner après coup, un complément de  revenu, sous la forme d’une « redistribution sociale » qui est toujours considérée comme un don gratuit, ne peut avoir que des conséquences désastreuses sur le plan humain. C’est ainsi que l’on saccage l’honneur et la dignité des travailleurs et, qu’ensuite on les traite, avec arrogance et mépris, d’assistés sociaux. D’autre part, la redistribution sociale faites par l’État, est beaucoup trop onéreuse. On subodore qu’une part trop importante des impôts prélevés à cet effet, se perd dans les méandres insondables et budgétivores des structures fonctionnarisées.                                   

La refondation salariale et fiscale

Le principe de base de la réforme proposée, est de réduire les « hautes rémunérations » d’un pourcentage à définir, pour pouvoir augmenter les « bas salaires » ! Et bien évidemment : sans que cela ne coûte un sou de plus, ni aux salariés, ni aux entreprises.

Non, il ne s’agit pas d’une vue de l’esprit ! Il s’agit de raisonner « après impôts ». Car en matière de revenus, ce n’est pas le salaire perçu et déclaré sur la feuille de paie, qui compte, mais surtout ce qu’il en reste une fois les impôts payés !  

La démonstration

  • Système actuel

Prenons par exemple, un contribuable à haut salaire.

Revenu de base, perçu et déclaré, est, par hypothèse, de 8 000 euros, et dont le taux d’imposition est de 50 %.

                                                                                                                                                                           Le revenu disponible réel net, après impôt, sera donc de : 4 000 euros.        

Mais avec le P.E.R., on peut avoir, ce même revenu final de façon plus intelligente.

  • Principe d’application du système P.E.R.

Supposons, par hypothèse, que les « hauts salaires » aient été réduits de 30 %, pour permettre d’augmenter les « bas salaires », et que l’État, qui aura moins de « redistributions sociales » à faire, baisse son taux d’imposition de : 50 à 29 %.

Nous aurions le calcul suivant : revenu de base, perçu et déclaré : 8 000 – 30 % = 5 600 euros.

Taux d’imposition : 29 %.

Montant de l’impôt : 5 600 x 29 % = 1 600 euros.

Le revenu réel net, après impôt, est donc bien égal à : 4 000 euros. C'est-à-dire, exactement le même revenu « disponible » qu’auparavant ! CQFD.

Ce qui confirme bien, que sans aucun coût supplémentaire, ni pour les salariés, ni pour les entreprises, on peut accroître très sensiblement les « bas salaires » avant. Disposition qui évite de procéder, après, à des « redistributions » sociales, qui ne se justifient plus.

N.B. : Il est évident que dans cette démonstration, seul le principe de base compte. Les chiffres ne sont donnés qu’à titre indicatif. Il va de soi, que si le principe est reconnu valable, des déciles, des pourcentages et des dispositions plus affinés devront être élaborés.

Un comité national de contrôle des rémunérations

Il nous faut bien reconnaître qu’aujourd’hui, en France, notre « grille des salaires » est devenue  totalement obsolète. Élaborée, modifiée et remodifiée au fil des temps, et en plus sous l’égide du « grand patronat », cette grille est à présent d’une incohérence et surtout d’une injustice inacceptables. Alors, pourquoi ne pas profiter de cette profonde refondation générale que nous proposons, pour remettre à plat tout le salmigondis salarial actuel et construire une « grille des rémunérations » plus moderne et surtout, mieux adaptée aux nouvelles et profondes aspirations de l’ensemble des salariés de ce début de troisième millénaire.

À cette fin, ce « comité national » aura deux impératifs à définir et à faire respecter : 

  • réduire l’éventail de la grille,
  • en chiffrer les bases, minimum et maximum.

 

  • Réduire l’éventail de la grille. Selon le principe du P.E.R., proposé.

C'est-à-dire en réduisant les « hauts salaires » de 30 %, afin de pouvoir augmenter les « bas salaires » d’autant (moyenne 30 %). Il est évident que ces réductions et ces augmentations seront à faire de façon dégressive ou progressive, par des spécialistes des chiffres. En partant des salaires médians actuels et des échelons correspondants de la « grille salariale », cela ne devrait pas être trop difficile à mettre en place.    

  • Fixer les bases minimum et maximum : le S.M.I.C. et le S.M.A.C.

Par le principe du P.E.R., l’ouverture de l’éventail des salaires, va être bien plus réduite et donc, plus homogène et plus équitable. Il n’empêche qu’il faut en chiffrer les limites, notamment la limite du « haut » afin d’éviter les grenouillages, les excès et tous les débordements malhonnêtes et honteux qui, aujourd’hui, font florès dans les hautes sphères rémunératrices de nos « pauvres riches ».

L’action est simple en soi : après avoir eu la volonté de créer le S.M.I.C., le « salaire minimum interprofessionnel de croissance », pour fixer une limite aux bas salaires, ayons maintenant le courage (urgent et impératif) de créer le S.M.A.C., le « salaire maximum autorisé pour les champions », afin de limiter de façon draconienne la plus haute rémunération, de la grille. Celle qui ne pourra être accordée qu’aux champions des champions.

Des avantages socio-économiques multiples

Pour peu que l’on y réfléchisse, on voit que le P.E.R., peut apporter des solutions positives à l’ensemble des problèmes socio-économiques du moment :

  • forte augmentation du pouvoir d’achat par un fort réajustement des « bas salaires » (de l’ordre de 20 %, en moyenne), qui relancera toute l’économie ;
  • forte réduction de la « redistribution sociale » publique, compensée ou remplacée, pour une grande partie, grâce à l’augmentation substantielle des bas revenus ;
  • forte réduction des dépenses publiques, et notamment du nombre de fonctionnaires, grâce à la suppression de nombreux services et administrations, qui ont la charge de distribuer, plutôt mal que bien, toutes ces compensations sociales ;
  • amélioration de la compétitivité des entreprises, car le rééquilibrage interne, effectué entre les hauts et les bas salaires, conservera la même masse salariale, mais la motivation du personnel en sera fortement optimisée.

La vérité en guise de conclusion

Aujourd’hui, nous devons bien nous rendre à l’évidence, que c’est encore et toujours, l’antique loi « du plus fort et du plus malin », qui mène le monde. Cette affirmation peut, à première vue, paraître choquante à beaucoup, mais pour peu qu’on soulève le voile pudique qui cache les faits, on voit bien que ce sont toujours les gens d’en haut qui, profitent et qui exploitent ceux d’en bas.

Et dans tous les pays du monde, surtout dans ceux que l’on prétend évolués, c’est le  même genre de système de « redistribution » qui s’applique. Un système qui donne une bonne conscience générale, car on a tendance à le voir sous un angle social et même charitable. Mais il serait naïf de croire que notre « système redistributif » ait été mis en place uniquement dans un but humanitaire. Son rôle essentiel est avant tout de garantir la paix sociale intérieure, une paix qui passe obligatoirement par un minimum de « justice sociale ».

Alors tous les espoirs sont permis, car toute volonté d’instauration d’une véritable justice sociale, ne peut commencer que par la mise en place d’un système de « partage équitable des rémunérations » (P.E.R.), dont les limites extrêmes (le S.M.I.C. et le S.M.A.C.) devront obligatoirement être respectées par tous, et en priorité par les gens malins et forts, du haut.

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