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19 / 01 / 2010 | 4 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Appel à une grève nationale des infirmières contre l'Ordre

Payer pour pouvoir travailler, c’est le comble. C’est pourtant ce qu’on demande aux personnels infirmiers, notamment au travers de leur rattachement obligatoire à un Ordre national des infirmiers, censé veiller au respect de principes éthiques dans l’exercice du métier.

Une sorte de conseil disciplinaire en somme. Toutes les personnes habilitées à exercer la profession (dans le public ou le privé) doivent s’acquitter désormais d’une cotisation de 75 euros par an. Ce qui fait hurler les syndicats de santé, qui ont appelé mercredi dernier tous des personnels concernés à une grève nationale et à des manifestations le 26 janvier pour exiger « l'abrogation » de la loi et des décrets instituant la structure ordinale.

Ordre national des infirmiers : les raisons de la fronde > Retrouvez notre décryptage sur abonnement ou achat à l'unité avec les témoignages de la présidente du conseil de l'Ordre, des syndicats frondeurs et de ceux qui soutiennent le principe de cette cotisation obligatoire.

Plusieurs journées d’actions et de manifestations ont déjà eu lieu à l’automne, en particulier après le premier appel à inscriptions et à cotisations lancé début septembre par le nouveau Conseil national de l’Ordre infirmier.

FO-Santé avait alors invité les personnels concernés à « adresser leur refus d’inscription volontaire » au dit Conseil national. Car, pour l’organisation, « au-delà du fait de payer pour travailler et du fichage des personnels, les renseignements demandés relèvent d’une démarche inquisitrice pour leur vie privée (autorisation d’accès direct au casier judiciaire, une photocopie de la dernière feuille de paie, du contrat de travail…) ». Un « appel au boycott toujours d’actualité pour signifier notre rejet catégorique d’une mise sous coupe réglée et scandaleuse de la profession », explique son secrétaire général, Didier Bernus.

Interpellée à la mi-décembre sur le sujet, la Ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, avait estimé qu'elle n'avait pas à intervenir car elle n’était pas « à l'origine » de la création de l’instance. « C'est une loi qui a été votée (…) bien avant que je ne sois Ministre de la Santé, les décrets d'application ont été pris en avril 2007, c'est-à-dire avant mon arrivée au Ministère de la Santé. Moi je me suis contentée de mettre en œuvre ces dispositions », avait-elle déclaré. Pour justifier son refus de rencontrer les syndicats pour en discuter, elle avait ajouté qu’elle ne voulait pas s’« immiscer dans un conflit » qui ne (la) concernait pas (sic) ».

Sur le fond, le fait de payer pour travailler ne semble donc pas déranger Mme Bachelot. Et pour cause, s’offusque Didier Bernus, « elle nous demande aujourd’hui d’approuver un projet d'accord sur la revalorisation statutaire de la profession infirmière dans les établissements publics de santé en échange de l’abandon de la retraite à 55 ans instaurée, il y a des lustres, afin de tenir compte de la pénibilité du métier ».

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