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27 / 08 / 2009
Jacky Lesueur / Abonné
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Le gouvernement veut "s'attaquer" aux logements de fonction des fonctionnaires

Au moment où la préparation du budget 2010 va entrer dans sa phase active, il est clair que, dans le contexte actuel, le gouvernement est plus que jamais à l'affût de toutes les économies possibles. A commencer par celles pouvant être réalisées sur le dos des fonctionnaires qui pourtant, depuis de nombreuses années, ont connu un sérieux tassement de leur pouvoir d'achat.

En la matière 2010 sera une année de vaches maigres, puisqu'on leur a déjà signifié qu'il ne fallait pas s'attendre à une revalorisation du point d'indice de plus de 0,5% sur l'année... Au cours de l'été, on a également largement communiqué sur les "avantages" des fonctionnaires en pointant du doigt les logements de fonction.

Un enjeu financier relativement modeste

Tout d'abord faut-il rappeler qu'au delà, peut-être, d'une certaine symbolique à nouveau recherchée pour jeter les fonctionnaires en pâture à l'opinion publique, l'enjeu financier est certainement relativement modeste. Car derrière les titres "accrocheurs", le nombre de fonctionnaires logés se situe entre 90.000 et 130.000, si l'on en croit les chiffres évoqués dans les rapports des corps d'Inspection. Ces chiffres sont à rapprocher du nombre de fonctionnaires de l'Etat, qui avoisine les 2.500.000 dans le dernier rapport de la fonction publique.

Soulignons aussi que sur la centaine de milliers de logements de fonction, les gendarmes et les militaires en occupent environ 60%, les fonctionnaires de l'Education nationale entre 25 et 30%. Et que, pour le reste des ministères, on tourne autour de 10 à 12% de logements de fonction. C'est dire si le nombre de "privilégiés" est peu important. Précisons enfin qu'il faut distinguer deux catégories d'agents:

  • Ceux occupant une "fonction de nécessité absolue de service", tels les concierges, les gendarmes, les militaires, voire les préfets, etc.
  • Ceux occupant une "fonction d'utilité de service" pour la bonne marche du service... Qui paient des loyers intégrant des abattements.

S'il est possible qu'il existe quelques disparités entre ministères, et que des évolutions soient à intégrer quant à l'appréciation des obligations et servitudes ou à la réactualisation des barèmes, le sujet ne méritait pas tant de publicité. A moins que ce ne soit un élément de plus dans les campagnes de culpabilisation pour mieux préparer les fonctionnaires concernés à une remise en cause d'un nouvel élément de leur "contrat" de travail.

Un durcissement des conditions d'attribution

En fait, le gouvernement a bien l'intention, si l'on en croit certains échos de l'entourage du ministre du Budget et de la fonction publique, de réduire le nombre de logements de fonction en durcissant les conditions d'attribution et en augmentant sérieusement les loyers... Bien évidemment.

Alors que dans notre pays le problème de la répartition des richesses reste cruellement posé, les privilégiés ne sont pas forcément celles et ceux qui assument, dans des conditions de plus en plus difficiles, leurs missions de service public. Quand s'attaquerons-nous véritablement aux inégalités qui se creusent et aux véritables privilèges? Cela est une autre histoire et relève d'une autre volonté politique!

 

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