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24 / 02 / 2009 | 170 vues
Rémi Aufrere-Privel / Membre
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L'éclatement de la CFTC cheminots en cours

Un article publié en janvier dernier précisait le long feuilleton de la "recomposition syndicale" à la SNCF suite à l'application de la loi dite de "modernisation sociale" d'Août.

Il était déjà indiqué que la Fédération CFTC allait éclater après les élections.

Cette explosion est en train de se produire avec le départ de plusieurs militants responsables de dossiers (protection sociale, action sociale...) et de régions (Strasbourg, Metz-Nancy, ...).

Nombreuses sont les pages du site internet fédéral qui indique une erreur de serveur persistante et remarquée lorsque l'on connait les anciens responsables des dossiers concernés.

Le secrétaire général de la CFTC cheminots aurait indiqué par courriel à ses responsables qu'ils fassent le choix qu'ils souhaitent sans leur proposer une décision et une action décidée collectivement.

L'explosion actuelle serait le résultat d'un débat non organisé et de décisions non prises qui marque l'histoire des chemins de fer avec la disparition de la centrale chrétienne dans ce secteur à brève ou moyenne échéance.

Sauf à croire à une véritable résurrection aux élections qui suivront celles de cette année et qui pourraient se tenir en 2011.

Cette affaire est particulièrement regrettable pour le pluralisme syndical à la SNCF.

Les responsables CFTC quitteraient majoritairement leur organisation pour rejoindre l'UNSA et dans une moindre mesure la CFDT.

Cela parait assez logique vu la recherche de cadres syndicaux opérés par l'UNSA et l'intérêt limité des anciens responsables chrétiens pour la structure confédérale syndicale.

Depuis plusieurs années, nombreux sont les responsables syndicaux de la CFTC qui ne se reconnaissaient plus (où fort peu) dans leur confédération et plus généralement dans le syndicalisme confédéré.

Car en effet, malgré le succès modeste de l'UNSA aux dernières élections prud'hommales, la promotion de cette organisation comme syndicat à la structuration confédérée risque d'être limitée voire rendue impossible par les effets de la "loi de modernisation sociale" même avec une alliance qui s'annonce difficile avec la CFE-CGC.

Sans omettre que l'UNSA vient de perdre deux de ses plus gros bataillons syndicaux avec le départ des enseignants (ancienne FEN) pour la CFDT et des policiers pour FO.

Au niveau électoral à la SNCF, la CFTC pourrait être "représentative" dans 1 à 4 régions cheminotes (+ de 10% des voix au CE régional) mais est assurée de sa non-représentativité au niveau national dès avril 2009.

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Je tiens à confirmer qu'il est regrettable pour le syndicalisme dans son ensemble qu'une organisation confédérée représentée dans l'entreprise publique historique ferroviaire soit à terme condamnée nationalement sur la représentativité imposée par la nouvelle loi dite de "modernisation sociale".

Mon point de vue réaffirmé ne permet pas de dire que l'on "jette le discrédit" sur la CFTC et effectivement toute organisation se gère comme elle l'entend.

Cela dit, alliance ou pas avec d'autres (FO, UNSA,CGC, ou autres, avec "refus de donner toutes ses voix à un plus petit syndicat") la question de la situation de la CFTC cheminote n'est pas celle-ci.

C'est celle de la méthode qui a pour résultats les pires effets maintenant.

C'est bien l'attentisme et l'absence de décision au moment opportun qui va provoquer de facto la disparition de la représentativité nationale de cette fédération.

C'est l'organisation interne d'un vrai débat collectif structuré, argumenté avec prise de décision collective et majoritaire finale qui à tant fait défaut à l'organisation syndicale chrétienne et favorisé un éclatement constaté dans presque toutes les régions administratives ferroviaires.

Face à un si grand défi, on ne peut que déplorer cette situation.