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30 / 09 / 2016 | 6 vues
Sana Iffach / Membre
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Inscrit(e) le 30 / 09 / 2016

La consolidation des télécoms se fait sur le dos de l’emploi en France

Depuis plus d’un an, la CFE-CGC (deuxième organisation syndicale représentative du groupe SFR et premier opérateur alternatif en France) a alerté les instances représentatives du personnnel de SFR à plusieurs reprises pour dénoncer les manquements de Patrick Drahi et de sa holding Altice sur les engagements pris en avril 2014.

Lors de la promesse de rachat de SFR, un accord de garantie sociale avait été négocié et signé par l’ensemble des organisations syndicales representatives de l’UES SFR.

Celui-ci avait permis d’obtenir la faveur des salariés, des partenaires sociaux et des pouvoirs publics pour remporter la donne d’une fusion historique.

Malgre cela, depuis ce rachat, nous assistons, médusés, choqués et décontenancés à une casse sociale et humaine inouïe chez SFR au regard de son capital humain et social mais également sans précédent dans le secteur de télécommunication en France.

Depuis plus d’un an, tous les salariés de SFR Group subissent les affres d’une politique de destruction des valeurs et des métiers de cette entreprise.

Les salariés, les fournisseurs et les partenaires sociaux de SFR constatent une volonté affirmée de Patrick Drahi de vider les comptes de la société afin de lui permettre de financer ses projets en dehors des frontières françaises et européennes.

Une stratégie financière inquiétante

1/ Une politique aberrante de distribution de dividendes

Cette compression majeure des effectifs a été organisée délibérément pour réaliser des économies profitables aux actionnaires d’Altice, donc de Patrick Drahi lui-même, privant ainsi les salariés de SFR d’une rémunération participative décente.

2/ Des méthodes destructrices


La réduction des coûts à tout prix dans le groupe SFR est d’une rare violence.

Pression sur le personnel, surcharge de travail, arrêts maladies, départs volontaires, des risques psycho-sociaux alarmants, le tout sur fond de dialogue social tronqué voire absent.

Le bon fonctionnement d’un réseau de télécommunications ne passe pas seulement par des investissements matériels, des équipes qualifiées et en nombre suffisant sont indispensables afin de construire et exploiter les infrastructures techniques de plus en plus à la pointe de la technologie (4 et 5G, cloud-computing, fibre et réseaux très hauts débits etc.).

3/ Suppressions de 5 000 postes

Cet été, SFR a annoncé dans l'urgence la suppression de 5 000 postes en CDI dans le cadre d'un plan de départs volontaires, avant même d’avoir présenté la moindre des orientations stratégiques.

Tout cela uniquement afin de rassurer ses créanciers qui, eux-mêmes, commencent à douter sérieusement de la viabilité de la méthode DRAHI.

La CFE-CGC a refusé de signer le chèque en blanc de l’accord dit « new deal », le fameux plan de départs dits volontaires, qui à date ne sécurise en rien :
  • ni les conditions de départ des salariés de SFR dans le cadre de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) ;
  • ni les conditions de départ des salariés de SFR dans le cadre du plan de départs volontaires ;
  • et n’apporte aucune visibilité sur des projets d’externalisations dans les filiales d’Altice.
4/ Délocalisations

Nos métiers de service clients et réseaux sont en périls.

Très récemment, des filiales sont devenues étonnamment françaises mais néanmoins présentes à l’étranger.

La direction a-t-elle pour projet d’externaliser le service clients chez Intelcia grâce à l’entrée du groupe Intelcia dans son capital ?

Par voie de communiqué de presse le 5 septembre à Casablanca, Intelcia ne se cache pas de ses ambitions. « Cette opération permettra à Intelcia de renforcer sa présence au Maroc, en France au Cameroun et au Sénégal et d’accélérer son expansion dans de nouveaux territoires ».

Comme l’indique son propre site internet, cette société est un acteur majeur des métiers de l’externalisation.

Une partie des salariés du réseau pourrait être également externalisé chez ERT ? Cette société, qui est en train de devenir la petite sœur de SFR au sein d’Altice, est avant tout une structure de sous-traitance au rabais.

Depuis 18 mois, le groupe SFR a perdu environ 1 260 collaborateurs (licenciements, ruptures conventionnelles, démissions…), soit 11 % des effectifs.


Pour la CFE-CGC, ces agissements sont des manœuvres frauduleuses susceptibles de caractériser une véritable escroquerie au sens de l’article 313-1 et elle a engagé des procédures au pénal et au civil via son conseil juridique, comme indiqué lors du dernier CCE.

La CFE-CGC ne soutiendra pas la destruction et la disparition de SFR au profit des intérêts speculatifs d’Altice.
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