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27 / 07 / 2018 | 2 vues
Philippe Pihet / Membre
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L’interdiction générale des clauses de désignation n’est pas proportionnée au but légitime poursuivi

À la suite de l’accord national interprofessionnel de 2013 (non signé par Force Ouvrière), le Conseil constitutionnel avait écarté les clauses de désignation au nom de la liberté d’entreprendre et de la liberté contractuelle.

Ces clauses entraînent l’obligation, généralisée à l’ensemble des entreprises de la branche, de souscrire un contrat de complémentaire de santé ou de prévoyance couvrant ainsi tous les salariés de la branche auprès de l’organisme d’assurance désigné par les interlocuteurs sociaux.

Y voyant une atteinte au droit de la négociation collective, notre organisation syndicale  a porté cette décision devant le Comité européen des droits sociaux, qui vient de lui donner gain de cause.

À l’unanimité, il conclut à une violation de l’article 6 alinéa 2 de la Charte sociale européenne : l’interdiction générale des clauses de désignation n’est pas proportionnée au but légitime poursuivi.

Force Ouvrière s’en félicite : cette décision est une grande victoire pour la mutualisation, dans un domaine où elle prend tout son sens. La mutualisation permet en effet de préserver la logique de solidarité en matière de protection sociale complémentaire en même temps que l’égalité de traitement entre salariés d’une même branche professionnelle. Elle garantit par ailleurs un niveau de prestation et de cotisation, là où les clauses de recommandation ouvrent le marché de la prévoyance à la concurrence lucrative.

Ce rapport du Comité européen des droits sociaux vient d’être transmis au comité des ministres. Mais sans attendre, notre confédération  en appelle au législateur et à l’exécutif pour que soit intégré au Code de la Sécurité sociale un dispositif de mutualisation au niveau de la branche dans le domaine des complémentaires.


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