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10 / 09 / 2010
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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L'Apec va industrialiser ses services pour justifier la cotisation obligatoire

Le conseil d'administration de l'Apec du 15 septembre prochain s'annonce tendu. La direction y présentera officiellement sa stratégie pour justifier clairement de l'usage « d'intérêt public » des 94 millions d'euros de cotisations encaissées chaque année sur les salaires des cadres auxquels l'association paritaire doit proposer en retour des services gratuits. Or, seulement 10 000 cadres bénéficient chaque année d'un entretien en face à face avec l'un des 240 conseillers mobilité de l'Apec, en poste dans les 46 implantations de l'association. Loin d'être suffisant. Et ce ne sont pas plus les offres d'emploi, diffusées gratuitement par les employeurs, et les services (réseaux sociaux, simulateurs, guides) embarqués sur le site internet qui suffisent à justifier l'usage de la cotisation.


« Nous étudions la création d'une plate-forme de services à distance, qui conjuguera téléphone et internet, et qui nous permettra de répondre aux besoins de beaucoup plus de cadres », annonce Jacky Chatelain, directeur général de l'Apec. Voilà qui va faire évoluer radicalement les métiers sur fond d'un management par objectif de plus en plus affirmé. Car, dès 2011, l'Apec va déterminer un prévisionnel des volumes de prestations à servir sur 75 % des 94 millions de cotisations. En clair, le coût unitaire de chaque prestation va être calculé a priori sur la base du prévisionnel. Un sacré changement...

L'intersyndicale conteste cette volonté d'industrialiser le conseil. On se montre en revanche très discret du côté des administrateurs tant syndicaux que patronaux de l'Apec. Qui dit que des cabinets privés spécialisés dans l'accompagnement des parcours professionnels ne vont pas crier à la distorsion de concurrence ? Comme pourraient tout aussi bien le faire les confédérations syndicales qui planchent sur de nouveaux services à proposer aux adhérents.

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