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30 / 08 / 2016 | 61 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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IFRAP : des propositions de destruction massive de la fonction publique

Difficile d'aller beaucoup plus loin dans la provocation. Le « think-tank » IFRAP (bien connu pour son approche libérale des sujets traités) s'est penché sur la fonction publique et propose en cette rentrée ni plus ni moins que de « tout changer » pour une vaste réforme.

À l'évidence et à un moment où certains candidats à l'élection présidentielle commencent de nouveau à y aller de leurs couplets anti-fonctionnaires, cette « contribution » qui porte le sceau des « 12 travaux pour 2017 » ne va pas manquer de susciter de légitimes et vives réactions au regard des objectifs affichés par les « penseurs » de l'IFRAP.

En effet, au-delà du débat récurrent sur le nombre de fonctionnaires et de leur coût pour les finances publiques, c'est bien une vaste opération de destruction massive du statut de la fonction publique qui est suggérée, avec une remise fondamentale de la conception du service public républicain dans notre pays, ainsi que de la place et du rôle des organisations syndicales de focntionnaires.

Qu'on en juge ! À travers une quinzaine de propositions mises en avant par ladite fondation et qui devraient être rendues publiques très prochainement (comme le souligne Acteurs publics qui s'est procuré l'essentiel de l'étude) devraient être avancées des idées telles que :

  • geler les embauches pendant cinq ans (soit près de 450 000 suppressions d'emplois en 5 ans) ;
  • embaucher les nouveaux entrants dans la fonction publique sous contrats de droit privé ;
  • supprimer l’obligation de reclassement en cas de restructuration des services ;
  • perte automatique du statut de fonctionnaire en cas de mobilité vers un poste non-régalien pour une période supérieure à trois ans ;
  • supprimer le détachement ;
  • mettre fin au principe d’unicité de la fonction publique à trois composantes ;
  • réduire le pouvoir devenu trop important des CAP ;
  • redéfinir le droit de grève pour l’ensemble des agents publics ;
  • temps de travail dans la fonction publique et « libérer les organisations » en passant le temps de travail de 1607 h à 1750 heures annuelles.

Dans le contexte actuel, chacun appréciera. Nul doute que ce genre de « propositions » ne contribuera pas à apaiser les débats.

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