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31 / 07 / 2012 | 2 vues
Bernard Glénat / Membre
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Energie et Précarité

La Commission de Régulation des Energies a publié les actes du colloque :

« La précarité énergétique : comprendre pour mieux agir. »

Une initiative très intéressante de la Commission de Régulation de l’Energie, de l’Association des Economistes de l’Energie ( FAEE ), du CGEMP de l’Université Paris Dauphine, et du Médiateur National de l’Energie en mars dernier, colloque auquel nous nous sommes rendus tant le thème est important, sociétal et forcément stratégique.

 

 

Une précarité grandissante et encore mal connue :

Les consommateurs d’énergie électrique et gaz naturel sont de plus en plus nombreux à se trouver en difficulté pour le paiement de leurs facture d’énergie. Il suffit de lire les premières pages de l’édito des actes du colloque pour comprendre les postulats d’analyse de la situation.

(http://www.colloque-precarite-energetique.fr/documents/Actes_colloque_Precarite.pdf )

 

 

Développer le thème de l’appauvrissement des familles face aux coûts des énergies fut une des principales opérations de cette matinée.

Même si une loi définit la notion de précarité énergétique (loi n°2010-788 du 12 juillet 2010) , cette loi est récente. L’indicateur de 10% des ressources du ménage alloués aux énergies a été défini d’abord par les anglo-saxons puis repris par d’autres pays. Selon cet indicateur, plus de 14% des ménages français seraient en situation de précarité ce qui représenterait environ 3 millions de contrats pour 8 millions de personnes.

S’il fallait situer ces ménages en contrat de première nécessité, on passerait de 680000 à  trois fois plus de contrat assistés, mais comment faire pour les reconnaître et les trouver ? On pense raisonnablement qu’on en a reconnu au mieux un tiers !!!

 

Sait-on retrouver le couple de retraité, peu aisé, qui finit par ne plus se chauffer, ou alors une seule pièce et qui n’ira jamais se plaindre ? Ceux là donc qui se mettent en danger de santé et qui ne voudront pas le faire savoir…Souvent ils habitent dans des maisons qui n’ont pas été remises à niveau en isolation thermique et sont donc des gouffres à énergie.

Quels sont les moyens de connaître la population en situation de précarité énergétique ? Certains penchent pour rapprocher les personnes en aide au logement ( APL) de la situation par rapport à la facture d’énergie, d’autres pour confier aux opérateurs de réseaux la recherche et la signalisation des possibles situations difficiles, enfin les pistes de se saisir de la précarité de façon à répondre globalement inviteraient plus les collectivités locales dans cette prise en compte …..

 

Comment aider ???

La suite des débats, que faut il faire ?

Aider à la baisse des consommations de chauffage !

Des investissements sont indispensables pour isoler les anciens logements ; elles sont bien chères ces dépenses d’aménagement des logements anciens et qui donc peut se les payer alors même qu’il ne peut déjà plus payer ses factures d’énergie ? Les aides et les prêts à taux zéro ne sont pas toujours facilement accessibles , ils ne couvrent souvent que partiellement les travaux, et les prêts, même à taux zéro, il faut quand même les rembourser.

 

 

Aider au tarif pour les plus démunis ?

Force est de constater que moins on consomme plus les coûts unitaires sont chers ; c’est pratiquement un invariable de la société de consommation actuelle. Les énergies n’échappent pas à ces principes. Assister les tarifs des consommateurs les plus démunis revient à faire surpayer l’assistance sur les tarifs les moins optimisés. ( voir la démonstration de Martin Hirsch – grand témoin de ce colloque- dans son exposé)

Augmenter le nombre de ménage en tarif de première nécessité en électricité reviendra à utiliser plus fortement la Contribution au Service Public de l’Electricité – CSPE- financée par les consommateurs pour alimenter, entre autres, les tarifs de première nécessité. Ceci, à notre avis, renforcerait les charges de ceux qui peuvent payer pour alléger la situation des plus « précaires ». Le taux relatif de précarité augmentant, la charge de CSPE et donc la charge globale sur les foyers irait dans le sens d’une plus forte contribution des ménages aux charges liées aux l’énergies.

 

 

 

Notre avis en conclusion :

Les Energies, un poids croissant dans les dépenses de ménages et une disparité qui s’amplifie !

Les études de l’INSEE entre 1985 ( choc pétrolier ) et 2006   (http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1315#inter1) montrent un poids constant des dépenses d’énergie par rapport au budget des ménages ce qui signifie que la société, dans sa globalité, et en 20 ans n’a pas créé de richesse des ménages par une évolution ingénieuse de la consommation d’énergie, que ce soit en coût unitaire ou en quantité relative. Ces études montrent également une accentuation des disparités et inégalités devant les factures énergétiques ; elles mettent en évidence une charge relative plus importante pour les ménages à faible revenus, les personnes âgées et les foyers « ruraux ». En 2006 nous n’avions pas vécu la crise financière puis économique de 2008. Mais les bases des disparités étaient déjà posées.

 

Le postulat que « les factures des énergies devraient encore augmenter » n’a pas été remis en question lors de ce colloque. Ce n’en été pas l’objet par ailleurs.

 

Il faut s’intéresser à ce colloque sur la précarité énergétique, c’est une vision très complète, européenne de la problématique de précarité au-delà des secteurs de l’énergie. Des visions sociétales, humanitaires, économiques y sont présentées….

 

le lien :  http://www.colloque-precarite-energetique.fr/colloque.html

 

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