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06 / 03 / 2015 | 12 vues
Jean Louis Cabrespines / Membre
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Une nouvelle dynamique pour les structures de promotion de l'ESS

Voici cinq mois que la loi relative à l’économie sociale et solidaire a été votée et les travaux continuent pour sa mise en place : 35 décrets à paraître, 18 sont déjà effectifs. Certains concernent directement ou indirectement les chambres régionales de l’économie sociale et solidaire et le conseil national des CRES.

Pour la représentation territoriale de l’ESS, la loi constitue une avancée notoire car elle met en place une organisation transversale qui permet aux acteurs de travailler ensemble, elle propose ou organise des outils de développement économique, elle permet de clarifier le rôle des collectivités et détermine la place des CRESS dans le partenariat à engager avec les pouvoirs publics pour la construction et le développement de l’ESS, en particulier dans le cadre de conférences régionales de l’ESS ou dans la participation à l’élaboration de la stratégie régionale de l’ESS.

Cette inscription dans la loi de structures qui, depuis 15 ans, conduisent un véritable regroupement pour une politique cohérente et globale de l’ESS, en faveur des entreprises et des territoires, est une véritable reconnaissance de leur rôle. Mais c’est aussi un risque important de perte d’identité et de représentativité de ces acteurs.

Alors, entre satisfaction d’une loi de reconnaissance et mise en place effective de la représentation, les CRESS et le CNCRES s’emploient à organiser une mutation nécessaire et constructive.

De nouvelles dynamiques naissent, à plusieurs niveaux, tant nationaux que régionaux. Ces nouvelles dynamiques engagent les CRESS dans un processus qui doit les amener, par un socle commun minimum, à répondre aux orientations que leur indique la loi relative à l’ESS, autant en matière de « représentation auprès des pouvoirs publics des intérêts de l’économie sociale et solidaire que d’appui à la création, au développement et au maintien des entreprises ou à la formation des dirigeants et des salariés des entreprises ».

Ces missions se complètent par « la contribution à la collecte, à l’exploitation et à la mise à disposition des données économiques et sociales relatives aux entreprises de l’économie sociale et solidaire ou l’information des entreprises sur la dimension européenne de l’ESS et l’appui à l’établissement de liens avec les entreprises du secteur établies dans les autres États membres de l’Union européenne ».

La prise en considération de la situation particulière des CRESS ultra-marines leur donne la possibilité d’intervenir sur le développement et l’animation de la coopération internationale des collectivités concernées en matière d’économie sociale et solidaire.

  • Elles doivent aussi tenir à jour et assurer la publication de la liste des entreprises de l’économie sociale et solidaire de leur région.

Mais cela ne suffira pas pour qu’elles soient réellement les porteurs de l’ESS dans les régions. Il leur faut aussi savoir regrouper, construire en commun, comprendre et organiser le développement économique et social, avec toutes les organisations de l’ESS dans les régions.

Démarche enthousiasmante dans laquelle nous constatons que la description du rapport n° 12.09.36 du Contrôle général économique et financier (CGEFi) sur « l’extrême hétérogénéité des situations de terrain » (pour les CRESS) a été un élan pour créer une véritable harmonisation de l’organisation et des pratiques des CRESS.

La volonté de toutes les CRESS est forte pour aller vers un dépassement des seules missions confiées par la loi. Il ne suffit pas d’être reconnu par le législateur pour être effectivement un acteur incontournable des territoires. Cette dynamique tient compte de tout ce qui compose la présence des CRESS dans leur région : lieu de concertation, de regroupement, de construction de politiques, d’élaboration d’innovations, les CRESS sont plus que jamais des acteurs du dynamisme économique régional.

Cette volonté s’accompagne d’une certitude qu’elles ont à construire, ensemble, des axes de développement communs. Le rôle du Conseil national des CRES est plus que jamais au centre de cette coordination nationale. Organisme national ascendant, le CNCRES soutient, mutualise et propose des orientations qui permettent de développer le rôle des CRESS dans leurs territoires. Chaque CRESS y a sa place et sa capacité de proposition.

Après de nombreuses années de développement, les CRESS et le CNCRES sont institutionnellement reconnus. Il faut que le travail de terrain qu’ils ont mené soit encore plus affirmé car, si cette reconnaissance est née de leur présence en région et de la qualité de leur intervention, il ne faudrait pas que l’inscription dans la loi les amène à devenir seulement des porteurs des politiques publiques.

La réussite de la nouvelle dynamique se mesurera à la capacité des CRESS et du CNCRES à être à la fois des partenaires des pouvoirs publics et des structures reconnues par tous comme porteurs de l’ESS dans les régions.

L’avenir nous dira ce qu’il en est.

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