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08 / 02 / 2012 | 116 vues
Emmanuel Le Bolzer / Membre
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Un « combat » pour éviter les licenciements chez XGS/Xerox à Lannion

Suite à la perte de gros contrats, XGS (filiale de Xerox, spécialisé dans la dématérialisation de documents), la direction « restructure » et lance, en octobre 2011, un plan de sauvegarde (ou plutôt de suppression ) d'emplois.

Celui-ci est contesté par le CE et sa majorité CFTC et CFE-CGC, pour non motifs valables des licenciements économiques. Cette action du CE, avec l'appui tardif de la CGT, est portée devant le TGI de Paris, fin janvier 2012.

Inégalité dans le traitement du personnel


Le PSE, outre les actions d'accompagnements légales, ne touche que les établissements de Lannion (18 licenciements) et Mâcon (11) alors que d'autres sites sont aussi concernés par les pertes de marchés. De plus, conforté par des déclarations devant le personnel du DRH, exprimant que « Lannion n'était plus dans la stratégie du groupe », les salariés trégorrois estiment qu'il y a « discrimination et volonté » de supprimer l'établissement à terme (60 emplois) et inégalité dans le traitement du personnel par le PSE.

La réaction des salariés est forte mais pleine de dignité, face :

  • aux conséquences personnelles et familiales graves (aucune des mobilités proposées, en region parisienne principalement, n'est réellement possible quand on est payé à peine au dessus du SMIC et Lannion a déjà plus de 6 400 demandeurs d'emplois);
  • et au chantage de la direction qui veut un aval au PSE à tout prix, même en menaçant de ne pas appliquer les modalités négociées si non aval.


Accompagné par le responsable local CFTC du Tregor, « un vieux brisquard du syndicalisme » comme l'écrit le journaliste du quotidien Le Télégramme, les salariés interpellent vivement le DRH le 18 janvier, en « information » à Lannion après un CE houleux.

Ils rencontrent le sous-préfet puis les élus (députée, président d'Agglo et maire de Lannion) qui les soutiennent.

Ils refusent et sont outrés par la déclaration du directeur local qui explique à la presse qu'« il n'y a plus rien à négocier ».

Suite à ces réactions, le directeur général de XGS, M. Vidal, vient le vendredi 3 fevrier à Lannion rencontrer le sous-préfet qui affirme que « l'État n'accepte aucun licenciement sec », puis le personnel qui reprend les propositions concrètes et viables que la CFTC a envoyées par lettre, pour discussion, à la direction et enfin les 3 élus : « pas de licenciements à Lannion, car il y a des solutions relativement faciles à mettre en place pour les éviter ».

Le responsable local CFTC, entouré des salariés débrayant, interpelle M. Vidal à son arrivée, sur sa responsabilité sociale et économique et les propositions avancées pour éviter l'ensemble des licenciements.

Celui-ci garantit à tous ses interlocuteurs que le site de Lannion « n'est pas menacé » et qu'une réponse sera donnée rapidement sur les propositions du personnel.

À suivre donc, en espérant que ce combat, sans heurt ni provocation syndicale, trouvera une solution positive pour tous. La discussion et la vraie négociation valent toujours mieux que les décisions autoritaires prises sans concertation.

« Un bon arrangement vaut mieux qu'un mauvais procès ».

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