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15 / 04 / 2014 | 17 vues
Philippe Grasset / Abonné
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Quel avenir pour la Monnaie de Paris ?

Créé en 864, la Monnaie de Paris est l’une des plus anciennes institutions françaises. Son histoire se conjugue avec celle de notre pays. Ces dernières années, des évolutions majeures ont pourtant eu lieu, fragilisant son statut et son personnel.

Depuis le 1er janvier 2007, la Monnaie de Paris est un établissement public à caractère économique et commercial. Sept ans plus tard, entre un hall d’exposition à Paris et une aire de stockage à Pessac, que devient la mission régalienne de frapper la monnaie ?

Certes, la réalisation des produits artistiques, médailles, bijoux, décorations et fontes était réservé aux ateliers parisiens et la fabrication des pièces à l’usine de Pessac. 

En 2015, après plusierus années de travaux pharaoniques, le bâtiment du quai de Conti à Paris s’ouvrira au public. Il sera transformé en complexe culturel avec un restaurant gastronomique, des boutiques, un grand jardin, des expositions d’art contemporain. Les promeneurs pourront visiter les ateliers et découvrir les métiers d’art spécifiques : graveurs, bijoutiers, fondeurs d’art, estampeurs, émailleurs…

Fonctions de support privilégiées

Le cœur de métier des ouvriers de la Monnaie de Paris est recentré sur le merchandising où le profit est le seul indicateur qui vaille. « Conserver le savoir-faire » est une expression à la mode, reprise dernièrement encore dans l’accord de génération signé en novembre 2013. Mais les ouvriers seront-ils encore là pour en bénéficier ?

En effet, depuis 2010, l’effectif est passé de 700 à 500 pour les deux établissements. Si aujourd’hui on recrute, c’est plutôt dans les fonctions de support que dans les métiers d’art et technique. 

À Pessac, les conditions de travail aussi ont changé : malgré un plan de charge en déclin, les journées de travail s’organisent en 2X8, sur 5 ou 6 jours.

La direction demande toujours plus de flexibilité pour faire face aux commandes étrangères temporaires. L’usine de Pessac doit trouver des nouveaux marchés d'export car la demande des euros France est en baisse : 1.5 milliard de pièces par an, soit 2 fois moins qu’il y a quelques années (principalement des pièces de 1, 2, et 5 centtimes).

La disparition envisagée par la Banque Centrale Européenne des pièces de 1 et 2 centimes inquiètent le personnel. Déjà, la suppression de 20 emplois d’ici 2015 est annoncée sur le site de Pessac.

Ces postes en moins sont justifiés par la direction relativement à la recherche de nouveaux gains de productivité. L’usine de Pessac emploie aujourd'hui 200 personnes.

Rôle à jouer

Dans le même temps, les contrats sont de plus en plus précaires. Quant aux fonctionnaires encore en fonction, ils sont soumis à la disette budgétaire comme leurs homolgues de la fonction publique mais ils ne bénéficient pas encore de certaines avancées statutaires, comme le NES B, toujours en suspens.

L’avenir du personnel dans cette institution vieille de 1 150 ans est aujourd’hui précaire.

Dans ce contexte, les représentants du personnel des salariés du privé comme ceux des fonctionnaires ont plus que jamais leur rôle à jouer. Nous pouvons nous féliciter de constater qu’aux différentes élections professionnelles, ils apportent un soutien de plus en plus important aux candidats présents sur les listes de nos syndicats dans l'établissement. 

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