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27 / 03 / 2017 | 22 vues
Social Nec Mergitur / Membre
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Pourquoi Mélenchon a-t-il soigneusement évité les « bibliothécaires en lutte » lors de sa visite au salon du livre

C'était pourtant une occasion rêvée. De nombreux bibliothécaires venus de plusieurs communes de France (Grenoble, Amiens, Clamart, Plaine-Communes, Vitry-sur-Seine, Boulogne-Billancourt, Paris...) s'étaient donné rendez-vous vendredi 24 mars au salon du livre de Paris pour protester contre les attaques envers leur métier et leurs missions. Les bibliothécaires dénoncent les fermetures d'établissement et les restrictions budgétaires qui ont cours ces dernières années dans de nombreuses municipalités, souvent sous couvert de politiques d'austérité consécutives aux baisses de dotation de l’État.

« Convaincus de l’utilité sociale de notre métier, de l’importance de son rôle éducatif et émancipateur, si vous aussi, vous refusez d’être les sacrifiés d’une logique purement comptable de la société, si vous aussi vous refusez les coupes sombres dans les effectifs, les restructurations, la dégradation des conditions de travail (…), rejoignons-nous le 24 mars prochain à Paris », pouvait-ton d'ailleurs lire dans le manifeste de ces bibliothécaires publié sur leur page Facebook. De quoi en principe attirer l'attention de nombreux politiques en cette période électorale.

Justement, hasard du calendrier, Jean-Luc Mélenchon, candidat à l'élection présidentielle sous l’étiquette de la France Insoumise et ardent partisan d'une ligne anti-austérité,  était justement présent au Parc des Expositions de la Porte de Versailles, vendredi 24 mars. C'était l'occasion pour lui d'aller à le rencontre des « bibliothécaires en lutte » et de leur apporter un soutien sans faille.

Pas vraiment. Car il y avait un os dans cette bataille des défenseurs de la lecture publique. En effet, les initiateurs de cette manifestation sont les bibliothécaires de Grenoble, lesquels se battent depuis des mois contre les coupes sombres ayant eu pour conséquence la fermeture de plusieurs établissements (lire ici). Seulement l'équipe municipale qui applique ce programme de « casse du service public » a été élue sur une liste de la Gauche Alternative et « anti-austérité » qui comprenait notamment le Parti de Gauche. Celui-là même qui a été fondé par Jean-Luc Mélenchon. Pas très fluctuat voire carrément mergitur.

Si bien que le candidat insoumis,  qui avait pourtant été prévenu par de multiples canaux que les bibliothécaires en lutte de France attendaient sa présence (et son soutien), s'est bien gardé d'aller à leur rencontre et a ainsi soigneusement évité les « bibliothécaires en lutte » lors de sa visite au salon du livre. Pas même par hologramme. D'après plusieurs sources, il ne voulait pas être contraint de devoir expliquer la politique d'austérité menée pas ses amis à Grenoble. Heureusement ce jour-là, il avait trouvé un plan B. Comme battre en retraite.

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