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10 / 02 / 2021 | 49 vues
Christine Simon / Abonné
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Sortons de la spirale des départs anticipés pour « lassitude chronique » à la direction nationale comptable de la Poste

Si l’accord négocié et signé par notre organisation syndicale le 24 juillet 2019 permet de cadrer et de suivre l’évolution des projets de la direction nationale comptable (1 000 salariés), le rythme actuel de la diminution des effectifs dans certains services prend des proportions inquiétantes et pose de nombreuses questions.

 

Interpellé par ce contexte alarmant, un manager de proximité décrit des collègues constamment mis sous pression. « Sans perspective précise sur des délais à tenir dans des conditions de travail dégradées, nous allons au-devant d’une augmentation importante d’arrêts maladie. Pire même, je crains des départs anticipés sans filet. Les situations que nous vivons quotidiennement vont dans le sens de cette hypothèse. Par exemple, au sein du pôle que je pilote, une collaboratrice part au mois de mars en temps partiel aménagé senior (TPAS), la technicienne référente a déposé une demande de TPAS « validée » et travaillera à mi-temps pendant un an, temps également consacré à la transmission de ses connaissances à un collègue du pôle. Parallèlement à cela, les tâches qui leurs étaient dévolues seront toujours à réaliser (pas d’automatisation) et le reste de l’activité devra également être assuré, sans moyen supplémentaire dans l’immédiat », explique-t-il.


Un constat partagé un peu partout. Les départs massifs d’agents non remplacés (notamment en TPAS) mettent la réalisation de l’activité à mal. Les évolutions attendues liées à l’automatisation des tâches (lorsque cela est possible), censées compenser les surcroîts de travail induits par les départs, ne sont pas au rendez-vous. Résultat : la charge de travail s'accroît dangereusement sur le personnel en place.


Entre satisfaction du client et santé au travail : une frontière ténue
 

« La situation est complexe. Cela tient aux conditions particulières liées aux bascules d’activités, de la transmission des savoirs et de la perte de référents. Nous avons été nombreux à exprimer notre inquiétude quant au risque encouru sur la réalisation de l’activité en cas d’absence de personnes « formées » », explique une collègue.

Il est vrai que les opérations de clôture annuelle ont été réalisées mais cela s’est fait dans le stress et la douleur. Nous sommes soumis à une forte pression de la part de certains de nos interlocuteurs qui ont manifestement occulté le contexte de transformation de la filière comptable.
 

Il faut craindre que tout cela n'engendre une désaffection généralisée des collègues pour leur activité à court terme, si celle-ci n’est pas assortie de perspectives cohérentes, notamment en matière de charge de travail. Nous assistons aujourd’hui à des départs que je qualifierais de prématurés, faute de reconnaissance et de soutien.
 

Pour nous, il est crucial de disposer d’un effectif raisonnable dans l’ensemble des services de la DNC et il faut recruter. Nous avons alerté la direction sur ce point en bilatéral. Si nous ne sortons pas de la spirale des départs anticipés pour « lassitude chronique » la volonté de s’investir et la motivation disparaîtront chez les agents en place. Le risque est réel et sérieux.

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