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17 / 07 / 2020 | 97 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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« Le bénéfice technique lié à une moindre consommation de soins doit revenir à nos adhérents » - Patrick Sagon, Mutuelle Générale

Le président de la Mutuelle Générale, Patrick Sagon, a bien voulu répondre à nos questions...


La Mutuelle Générale vient de tenir son assemblée générale annuelle, quel bilan tirez-vous de l’exercice écoulé ?


Pour la deuxième année consécutive, la Mutuelle Générale a connu en 2019 une croissance organique atypique dans notre secteur, principalement portée par le développement des contrats collectifs. Le chiffre d’affaires atteint ainsi 1,24 milliard d’euros, en progression de 5 % par rapport à 2018, pour un résultat net de 10,6 millions d’euros après impôt. Notre marge de solvabilité se consolide à 283 %, sans mesure transitoire.
 

Plus globalement, nos bonnes performances sont le fruit de deux années de transformation au sein de la mutuelle, ayant permis la réorganisation de notre réseau commercial et de nos activités de gestion, pour adresser tous les segments du marché collectif tout en réduisant nos frais généraux significativement.
 

En parallèle, nous avons maintenu un niveau élevé de solidarité et de redistribution, à travers des actions à caractère social pour un montant de 24 millions d’euros. Ce sont principalement des minorations de cotisation et des aides à la destination de nos adhérents les plus fragiles.
 

Comment s'annonce l’exercice 2020 ?


C’est évidemment une année qui va être très particulière, compte tenu de la grave crise sanitaire et désormais sociale et économique que nous traversons. C’est d’autant plus important d’avoir terminé l’année 2019 sur des bases saines.

Avant même l’annonce du confinement, nous avions déclenché notre plan de continuité d’activité et pris les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de l’ensemble de nos parties prenantes, collaborateurs, adhérents, élus et prestataires. Il n’y a pas eu de rupture de service pour nos adhérents et nos entreprises clientes.

Il est bien trop tôt pour déterminer les conséquences de cette crise sur notre activité de complémentaire de santé et de prévoyance. La consommation de soins a reculé durant le confinement mais nous ne connaissons pas encore l’ampleur du rattrapage des soins, ni les potentielles conséquences du retard aux soins sur l’état de santé de certains de nos adhérents. Certaines entreprises auront également des difficultés à s’acquitter de leurs cotisations. Quoi qu’il en soit, fin 2020, s’il devait y avoir un bénéfice technique lié à une moindre consommation de soins, bien entendu, il devrait revenir à nos adhérents.

Quelles sont les conséquences de la crise sur vos centres de santé ?

Comme tous les établissements de santé, nos centres médicaux et dentaires ont durement subi les effets du confinement et des mesures de précaution nécessaires qui perdurent encore à l’heure actuelle, notamment en dentaire. Là encore, nous tirerons un bilan définitif en fin d’année mais nous avons déjà décidé de ne pas rester passifs et de nous appuyer sur cette crise pour faire évoluer nos pratiques. Ainsi, nous avons accéléré le déploiement de la téléconsultation dans nos centres, dans le domaine de la médecine générale mais aussi de la rhumatologie, de la dermatologie, de l’endocrinologie, de la neurologie ou encore de l’urologie. Nos médecins se sont spécifiquement formés à ce nouveau mode de relation avec les patients.

Vous étiez à la recherche d’un partenaire... Où en êtes-vous ?

La Mutuelle Générale conserve son ambition de participer à la construction d’un acteur majeur de l’assurance de personnes. Mais nous ne sommes pas dans l’urgence. Nous continuons de nous développer et nos bons résultats témoignent de notre solidité. La période troublée (pas uniquement à cause de la crise sanitaire) nous oblige à une grande prudence. Un partenariat doit préserver les intérêts de nos adhérents et de nos collaborateurs.

Que pensez-vous de l’annonce gouvernementale de la création d’une cinquième branche de la Sécurité sociale, dédiée à l’autonomie ?

C’est une très bonne nouvelle, depuis longtemps souhaitée par le mouvement mutualiste. Désormais, nous attendons de savoir si les financements seront à la hauteur des enjeux.

La perte d’autonomie est au cœur des préoccupations de la Mutuelle Générale depuis de nombreuses années. Dès 2002, pour répondre aux besoins croissants de nos adhérents issus de la fonction publique, nous avons proposé à ces derniers une garantie visant à prendre en charge la dépendance lourde, incluses dans la garantie de santé. Cette thématique est également l’objet de notre fondation qui finance des projets innovants axés sur la prévention, au maintien de l’autonomie et à « l’aide aux aidants ».

À ce sujet, nous venons de lancer un observatoire solidaire dédié à la problématique des actifs qui, en plus de leur vie professionnelle, s’occupe quotidiennement d’un proche en perte d’autonomie. Les résultats de notre première enquête annuelle devraient être rendus publics lors d’un colloque organisé l’automne prochain.

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