Records des profits bancaires...et les salariés dans tout ça ?
Les banques françaises viennent de publier leurs résultats pour les deux premiers trimestres 2025. Le constat est sans appel : malgré un environnement économique incertain, elles affichent des bénéfices colossaux, confirmant une fois encore que le secteur bancaire ne connaît pas la crise… sauf pour ses salariés.
Dans ce contexte, BNP Paribas reste en tête du classement avec 6,2 milliards d’euros de bénéfices nets au premier semestre 2025.
Viennent ensuite le groupe Crédit Agricole avec 4,8 milliards (dont 4,9 milliards pour Crédit Agricole S.A.), et BPCE qui annonce 3,5 milliards.
Société Générale, après une année 2024 marquée par une restructuration douloureuse, dégage tout de même 3 milliards d’euros de profits.
La Banque Postale enregistre 831 millions, BPI France 896 millions, et Mobilize Financial Services (ex-RCI Banque de Renault) 1,19 milliard.
Au total, plus de 22 milliards d’euros de bénéfices cumulés par les principales banques françaises sur les six premiers mois de l’année.
Une embellie tirée de l’épargne et du crédit
Ces résultats sont soutenus par plusieurs tendances :
- le niveau d’épargne reste exceptionnellement élevé, renforcé par la baisse du taux du Livret A au 1er août 2025, qui réduit le coût pour les banques ;
- la reprise du marché immobilier stabilise la production de crédits ;
- la hausse des marges sur les taux d’intérêt alimente directement les profits.
Autrement dit, les banques profitent à plein de l’argent déposé par les ménages et du coût du crédit payé par ces mêmes ménages.
Derrière les chiffres, une réalité sociale occultée
Ces milliards ne tombent pas du ciel. Ils reposent sur le travail quotidien des salarié(e)s, sur leurs efforts pour répondre à des client(e)s de plus en plus exigeant(e)s, sur leur capacité à absorber des objectifs irréalistes et des charges de travail en hausse. Pourtant, les salariés ne voient pas la couleur de ces profits.
À titre d’exemple, la NAO 2024 de la Société Générale s’est traduite par une augmentation générale de seulement 1,2 %, complétée par quelques mesures catégorielles. Un résultat largement en deçà des attentes, alors même que la banque dégage plus de 3 milliards de bénéfices au premier semestre 2025 et prévoit déjà de verser un acompte sur dividende dès l’automne.
Notre organisation syndicale conteste cette logique
Les banques françaises démontrent, une fois encore, que la rentabilité n’est pas un problème.
Le problème, c’est la répartition : les actionnaires en profitent, mais pas les salarié(e)s.
Les dividendes versés aux actionnaires explosent, les directions se félicitent de leur « performance », mais les salarié(e)s continuent d’être pressés jusqu’à l’épuisement.
Notre fédération refuse que les salarié(e)s soient les grands oubliés d’un système qui ne cesse de générer des profits.
Ces résultats doivent servir :
- à garantir des augmentations générales de salaires,
- à financer l’emploi et mettre un terme aux suppressions de postes,
- à améliorer les conditions de travail dans un secteur sous tension permanente.
FO Banques ne se laissera pas enfermer par le discours patronal de la « prudence » ni par les aléas politiques.
La réalité, ce sont des bénéfices faramineux : il n’y a aucune justification à brider les revendications salariales et sociales .