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22 / 07 / 2009 | 6 vues
Guillaume Martin / Membre
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La maison Christian Lacroix a de l'avenir !


Si Christian Lacroix reste le dernier grand créateur contemporain, on ne peut que regretter qu’en 22 ans d’existence cette maison n’ait pu trouver un modèle de gestion qui lui permette de financer son développement et, par delà, son rayonnement à travers le monde. En pleine procédure de redressement judiciaire, elle est actuellement à la croisée des chemins.

Nul doute que le talent lui permettra de survivre et de sortir par le haut. A condition, cependant, de repenser un certain nombre de choses au premier rang desquelles, il faut bien le dire, la chasse aux économies et aux dépenses ostentatoires devra être l’alpha et l’oméga de la nouvelle direction.

Une approche plus économe en création

Pour autant, le cœur de la démarche et la stratégie gagnante passera inévitablement par la mise en place d’une nouvelle approche plus accessible aux jeunes femmes de toute évidence, plus réaliste peut être, plus économe en création certainement.

Combien de maisons de haute couture ont jeté l’éponge ces 15 dernières années ? Ce n’est pas uniquement le fruit du hasard. Il faut certainement y rechercher des causes plus profondes qui interrogent nécessairement le modèle lui-même, l’édifice, en quelque sorte, sur lequel le modèle français s’est construit, les modes de consommation aussi.

"Bernard Arnault n'a pas hésité, à la fin des années 90, à secouer les traditions" 

Bernard Arnault n’a pas hésité, à la fin des années 90, à secouer les traditions, chez Givenchy d’abord, chez Christian Dior ensuite, en y installant respectivement Alexander MC Queen et John Galiano. Nouveaux créateurs, nouvelles créations, nouvelles communications,  nouvelles démarches… Le succès est là, au moins en termes médiatiques et donc d’effets d’entraînement sur les ventes induites dans le parfum, les accessoires…, assurant les retours sur investissement si chers au groupe LVMH.

Cependant, même si la maison Christian Lacroix est née dans le giron du leader mondial du luxe, elle ne peut pas, pour des raisons évidentes, prétendre jouer dans la même division. Mais riche aujourd’hui de 22 ans de création, elle est assise sur un trésor inestimable. Les collections passées recèlent de véritables pépites qui pourraient constituer la matière première de nouvelles collections « intemporelles ». L’image du créateur est telle auprès des femmes qu’il n’y a aucune raison qu’une telle démarche ne réussisse pas.

Agir en urgence pour éviter le PSE 

C’est certainement pour cela que le groupe Bernard Krief Consulting a fait état, très récemment, de sa volonté de se porter acquéreur. Une nouvelle page pourrait ainsi s’écrire, même si la prudence est de rigueur tant que nous n’en saurons pas plus sur les intentions stratégiques de ce nouveau repreneur actuellement en pleine phase d’acquisitions. Aura-t-il les moyens de ses ambitions ? Seul l’avenir nous le dira.

En tout, aujourd’hui, il y a urgence à agir si on ne veut pas que le plan de sauvegarde de l’emploi, qui prévoit de très nombreuses suppressions de poste, soit mis en œuvre dans le courant de l’été. Mais résolument, nous sommes convaincus que Christian Lacroix, comme le savoir-faire de ses petites mains, auront l’occasion de nous éblouir encore.

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