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11 / 06 / 2009 | 1 vue
Elsa Fayner / Membre
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Inscrit(e) le 22 / 09 / 2008

“En soudure, il arrive régulièrement de prendre feu”

"Avec un BEP sanitaire et social, j’ai alterné jusqu’en 2007 les contrats courts, à temps partiel, et les périodes au RMI, à 650 euros par moi. Seule avec trois enfants, je ne pouvais rien prévoir. La moindre réparation de voiture devenait compliquée. Comme je n’ai pas de budget pour les loisirs, je devais vite piocher dans le budget nourriture, ça devait intenable.
   

Je lisais régulièrement les offres d’emploi dans les journaux. Un jour, je tombe sur une petite annonce pour un ”pack emploi-soudure”, avec une formation, encadrée par le Conseil général, et des stages en alternance. J’avais des amis soudeurs, je savais que le secteur manquait de bras parce que le métier est dur. J’ai donc répondu, je n’étais pas sûre qu’ils accepteraient une femme. J’ai finalement été retenue.
   

Une aide financière versée plus rapidement


    Mais, quand j’ai commencé, j’ai eu des frais en plus : pour les déplacements, les tenues de travail, les chaussures de sécurité, la garde des enfants… Heureusement, en entrant dans cette formation, je suis passée du RMI au rSa. Et, en Mayenne, dans ce cadre-là, on reçoit une bourse de 300 euros dès les premières heures de travail.
   

Ca m’a permis d’acheter le bleu de travail. Il n’est pas fourni par l’établissement. Et ça coûte cher, parce qu’il faut en changer souvent : en soudure, il arrive régulièrement de prendre feu. Ce sont des conditions de travail très particulières…

A part ça, je suis très bien accueillie par mes collègues masculins, essentiellement des Slovaques. Ils sont admiratifs. Ils disent que, chez eux, les femmes ne travaillent pas.
   

Le rSa, ça m’a aidée aussi quand ma vieille voiture a rendu l’âme. Là, j’ai pu toucher 700 euros. Ces aides correspondent à l’ancienne prime de retour pour l’emploi, mais la somme est versée plus rapidement. Du coup, cela permet de commencer à travailler dans de bonnes conditions, sans avoir à réduire le budget nourriture.

« Au moins, aujourd’hui, je peux me projeter sur six mois »


    En octobre 2008, j’ai signé un contrat de professionnalisation de six mois. Au moins, aujourd’hui, je peux me projeter sur six mois. Et je peux partir en vacances pour la première fois depuis vingt ans.


    C’est mon référent rSa, au Conseil général, qui a sollicité l’entreprise dans laquelle j’étais en stage pour qu’elle m’embauche ensuite. Le référent, il est toujours disponible quand j’ai une question, ou un problème. Ca change du RMI : il n’y avait pas vraiment d’accompagnement.

Des conditions de travail très particulières

    C’est mon conseiller aussi que je contacte quand je ne sais pas quoi faire. Ce matin encore, je l’ai appelé. J’ai pris un éclat dans l’œil à l’atelier, et le médecin m’a conseillé de rester chez moi. Je voulais aller travailler quand même, pour éviter un nouveau sermon de mon patron. Mais mon conseiller m’a dit de ne pas jouer avec ma santé. Ca m’a fait réfléchir, et je suis restée chez moi".

(1) Le prénom a été modifié, à la demande de l’intéressée.

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