En central, les syndicats français craignent une approche individualisée de la santé mentale. Sur le terrain, les syndicalistes ne se sentent pas toujours assez armés pour faire face aux salariés en situation de détresse psychologique.

Le modèle québécois pourrait peut-être inspirer. En effet, au sein de la Fédération des Travailleurs Québécois, 2 500 délégués sociaux bénévoles, formés par le syndicat, a pour mission de réintégrer dans l’entreprise les salariés ayant rencontré des troubles psychiques. Ces « réseaux d’entraide » sont apparus au départ pour lutter contre l’addiction. « S’il remet en cause l’organisation syndicale classique, il renvoie aussi à l’essence du syndicalisme : la solidarité », affirme Loïc Lerouge, chargé de recherche sur les risques psychosociaux au CNRS qui a observé pendant 3 mois les modes de prévention des RPS au Québec dans le cadre d'une approche comparative internationale qu'il conduit. Le rapport l'approche québecoise est en ligne. Le chercheur se trouve actuellement pour 3 mois au Japon.