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03 / 03 / 2017 | 12 vues
Gérard Aymes / Membre
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Le 49-3 utilisé par Otis pour l'amiante

Pour travailler sur l’amiante, il faut des procédures qui garantissent la santé des travailleurs.

Le CHSCT et le médecin du travail émettent un avis sur ces procédures.

Otis présente les modes opératoires au CHSCT pour obtenir un avis. Après l’examen de celles-ci, le CHSCT diffère son avis et se tourne vers une expertise pour s’assurer de la conformité et de la fiabilité des procédures car l’immunité physique des salariés est en jeu.

Otis fait fi des conclusions de l’expertise en n’attendant pas les résultats et en adoptant les modes opératoires d’autorité c’est le 49-3 ou ça lui ressemble ; la réglementation laisse la possibilité d’agir ainsi.

Les conditions à remplir pour prendre une telle décision : c’est d’avertir et d’informer suffisamment le CHSCT et de lui donner un délai de réflexion.

Otis estime remplir ces conditions et adopte le refus du CHSCT de se prononcer comme avis négatif.

Otis a donc un avis sans l’aval du CHSCT, il passe en force et il met l’organisation du travail sur l’amiante en place. Dorénavant, le personnel appliquera les procédures qu’il a bâti seul.

Otis n’attend pas les conclusions des experts de l'amiante et n’associe jamais le CHSCT aux recherches de solutions pour supprimer le danger alors que c’est la première mission de l'instance.

L’entêtement d’Otis à faire cavalier seul expose potentiellement des milliers de salariés susceptibles d’intervenir sur des matériaux contenant de l’amiante.

En 2017, avec les connaissances bien définies des dangers de l’amiante, on ne peut cautionner ces agissements autoritaires qui mettent la santé des personnes en situation à risque.

Les modes opératoires datent de 2015. Il est grand temps qu’Otis modifie ceux-ci en tenant compte des remarques des trois experts d'un cabinet d'expertise agréé pour l'amiante et de celles du CHSCT qui fait valoir que pour certains travaux, on risque de polluer l’air de l’immeuble et faire respirer des fibres d’amiante au public.

Pourquoi sommes-nous dans cette situation ? Quelles en sont les raisons ?  En voici quelques-unes.

Comme vous allez le constater, c’est une histoire de coût.

1) Le CHSCT est écarté de toute participation à la sécurité car il n’a pas le même objectif qu’Otis.

2) Otis refuse de mettre un nombre de techniciens suffisant pour certains travaux, il ne veut pas le formaliser.

3) Otis refuse de fournir un aspirateur spécial amiante à filtre absolu pour certains travaux comme le frein dont les garnitures sont en amiante et qui sont un élément essentiel à la sécurité des usagers.

4) Otis refuse l’utilisation de l’aspirateur spécial amiante pour décontaminer les combinaisons des techniciens ayant travaillé sur l’amiante car il faut être à deux et il faut de nombreux aspirateurs et cela a un coût important.

5) Otis refuse le travail en sous-section 3 c’est-à-dire l’intervention d’une société spécialisée dans l’amiante pour des travaux polluants et délicats comme le démontage des portes amiantées.

Certes, toutes ces démarches coûtent cher.

Otis fait couler au goutte à goutte le robinet des sous pour la sécurité. Son budget concernant la protection de ses employés pour le travail sur l’amiante en est affectée.

Nous sommes las de nous battre pour notre sécurité depuis des années mais pour les jeunes générations nous ne faiblirons pas et nous nous dresserons toujours contre toutes ces injustices.



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