Participatif
ACCÈS PUBLIC
15 / 09 / 2023 | 545 vues
Dominique Delpouy / Abonné
Articles : 54
Inscrit(e) le 16 / 01 / 2009

Banque de France: dialogue de sourds sur des conditions de travail préoccupantes...

Suite à la dégradation manifeste des conditions de travail, des sous effectifs chroniques, des réorganisations incessantes, du manque d’attractivité de la Banque ainsi que de l’impact de la réforme des retraites pour des agents qui vont être confrontés d’autant plus longtemps à ces difficultés avec une carrière ralentie, les OS ont demandé la tenue d’une séance extraordinaire en CSEC avec pour thème les conditions de travail. La réunion s'est tenue le 11 septembre...

 

  • Les évènements dramatiques (2 suicides) récents ne doivent plus arriver dans une Institution comme la nôtre...

 

L’inspection du travail, toujours conviée aux séances de CSE-C, se déplace rarement. Au vu de la gravité des faits et interpelée par les suicides au sein de notre établissement, elle a été présente tout au long de la réunion. Elle s’est étonnée du fait que, côté Banque, personne n’ait évoqué clairement le sujet et qu’aucune communication hors des sites concernés par les suicides n’ait été faite auprès de tous les agents qui se posent légitimement des questions.



Présidée par la DGRH, cette réunion a donc permis d’échanger sur le sujet spécifique des conditions de travail.


Nous avons regretté que le Gouverneur ne soit pas présent pour écouter les différentes interventions des élus. Après que les représentants de la Banque aient présenté les travaux mis en place pour améliorer les conditions de travail :
 

  • nomination de référents SST suite à la loi Santé et travail,
  • travaux de l’OPPRST,
  • enquêtes RPS,
  • formations disponibles pour la santé au travail,
  • généralisation du télétravail...

 

Les élus se sont exprimés en fustigeant les réformes successives, le dogme de réduction des effectifs...Ils se sont interrogés sur les questions du baromètre social qui ne semblent pas pertinentes et ne permettent pas aux agents d’exprimer leur mal être. S’intéresse-t-on réellement au ressenti de chacun ? Y-a-t-il une réelle volonté de faire bouger les choses ?


Nous avons eu l’impression, tout au long des débats auxquels nous avons fini par mettre un terme, d’assister à un « dialogue de sourds » : quand on parle RPS, vie humaine, sous-effectif, charge de travail, charge mentale, augmentation des trajets, perte de sens au travail, burnout, maladies professionnelles, plan caisse, plan de compétitivité, inaptitude, insuffisance professionnelle... on nous répond argent public, formation, baromètre social...


En tant qu’élus du personnel, nous sommes confrontés tous les jours aux retours de nos collègues. La Banque ne peut pas dire qu’elle n’est pas au courant car nous témoignons systématiquement, dans toutes les instances auxquelles nous participons depuis des années, de la problématique des effectifs, sans parler des problèmes de moyens mis à disposition des agents (ANACOT, Thésée, plans caisse, etc.) ...


C’est le travail qui doit être adapté à l’homme et pas l’inverse...


Nous sommes le seul syndicat à ne pas avoir signé l’accord RPS car celui-ci ne visait pas à mettre en adéquation les effectifs avec la charge de travail, il ne se contentait que de la mesurer pour ensuite qu’en faire ?

 

Les objectifs doivent être adaptés aux effectifs !

 

Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Malgré les arguments de la Banque se félicitant de recruter, les nouvelles arrivées ne compensent pas le nombre de départs d’agents et ceux qui sont déjà en sous-effectif, doivent en plus gérer les formations de tous ces nouveaux arrivants... qui ne resteront pas forcément du fait du manque d’attractivité de nos carrières, des salaires, et sans oublier les retraites...


L’instabilité permanente crée une pression continue sur tout le personnel et les agents qui ont le service public chevillé au corps l’assurent au risque de mettre leur santé en danger pour atteindre des objectifs tout en renonçant à la qualité nécessaire leur permettant de redonner du sens à leur travail...Est-ce vraiment ce que l’on veut à l’avenir ?


Quand les paroles et les actes seront harmonisés peut-être que les choses bougeront, aujourd’hui nous sommes devant une Direction qui reste sourde à nos alertes et demandes. Nous avons souhaité qu’une expertise soit diligentée afin de faire le point.

 

Un prochain CSEC extraordinaire a été demandé pour voter une expertise spécifique sur les conditions de travail.

Pas encore de commentaires