Après avoir pris connaissance du projet d’accord définitif sur la mise en place au niveau du groupe Groupama d’un plan d’épargne groupe en vue de la création d’un actionnariat salarié, et après avoir tenu compte de la qualité de la négociation, la CFTC a été mandatée par l’ensemble de ses adhérents pour ne pas signer cet accord.

Tout d'abord, la CFTC tient à souligner que les modalités financières proposées dans le cadre de cette opération ponctuelle paraissent relativement conformes aux intérêts des salariés de notre groupe.

• La grille d’abondement devrait permettre à chaque salarié de saisir en connaissance de cause cette occasion de spéculer en proportion de ses revenus et de son appétence aux risques.

Mais, cet aspect « financier » du projet négocié n’a pas suffit à emporter notre adhésion pleine et entière.

Nous avons pleinement conscience des gains que l’absence de notre signature peut potentiellement faire perdre aux salariés du groupe si nos marchés et le contexte national et international, cinq ans plus tard, étaient porteurs.

La CFTC a souligné à de nombreuses reprises qu’il était important que le groupe accompagne financièrement les salariés, s’il souhaite vraiment qu’un grand nombre participe.

Les négociations salariales étaient l’occasion de donner un signe favorable en ce sens.

Les salariés auraient ainsi pu commencer à mettre un petit pécule de côté, sans mettre en danger leur équilibre budgétaire, d’autant que 2011 sera l’année de nouveaux et nombreux sacrifices. Nos employeurs ont préféré jouer la carte de la maîtrise des frais généraux et de la disparité entre caisses, au lieu d’avoir une vision prospective, au lieu d’investir réellement dans du socialement rentable.

• Les salariés du périmètre historique Groupama (UDSG) craignent qu’avec ce nouveau périphérique du salaire, l’abondement PEG vienne polluer les négociations salariales, comme c’est le cas chaque année lorsque les employeurs parlent des abondements qu’ils versent dans le cadre des PEE et PERCO-I.

Groupama est un groupe mutualiste. Philosophiquement parlant, nous sommes très partagés sur le changement de mentalité que cette entrée en bourse annoncée depuis déjà près de 5 ans va continuer à provoquer. Il appartiendra à l’ensemble des représentants du personnel de porter un intérêt particulier sur les dérapages gratuits que cela pourrait engendrer au nom d’une prétendue réussite économique. Pour la CFTC, le social et l’économique sont et doivent rester intrinsèquement liés.

• Les salariés qui investiront par l’intermédiaire du PEG seront détenteurs de parts de FCP bloquées 5 ans. Non d’une action en tant que telle. Ce qui garantira à l'entreprise cotée des partenaires fidèles, résignés et contraints au silence.

Pour conclure, la CFTC ose espérer que l’entrée en bourse ne donnera pas lieu à une chasse aux sorcières, comme ce fut le cas à l’époque de la création de la banque Groupama, où « obligation » a été faite à chacun d’avoir un compte Groupama Banque ; que le battage médiatique interne ne fasse pas oublier la base de notre métier : nos clients, nos sociétaires.