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Grève illimitée à RF1 pour s'opposer au plan social annoncé
Les programmes de Radio France Internationale (RFI) sont perturbés depuis mardi à la suite d'une grève «illimitée» lancée par les principaux syndicats de la station (FO, SNJ, CGT).
Les salariés exigent toujours le retrait pur et simple du plan social prévoyant 206 suppressions d'emplois, dont 106 journalistes, soit environ 20% des effectifs de la radio francophone
Pour les syndicats, le plan social n’est aucunement lié à de quelconques difficultés financières avancées par la direction de la radio publique, mais découle de la création de la holding Audiovisuel extérieur de la France (AEF) devant coiffer RFI et la chaîne de télévision internationale France 24.
Leurs soupçons sont confortés par une décision de la justice, qui avait été saisie par le comité d’entreprise (CE) de RFI dirigé par FO. Dans un arrêt rendu lundi, la Cour d'appel de Paris a en effet «fait injonction à RFI de procéder sans délai à l'information et consultation» du CE sur la mise en place de l'AEF ainsi qu’à la négociation du contrat d'objectifs et de moyens de la holding.
Cette décision a contraint la direction à suspendre les procédures sur le plan social.
Motions de défiance:
Le personnel de RFI a voté mercredi en faveur de deux motions de défiance, l'une contre l'Etat, l'autre contre la direction de RFI et de la holding.
- La première motion accuse l'Etat, autorité de tutelle de l'AEF, d'avoir «fabriqué de toutes pièces le déficit qu'il nous reproche par un sous-financement structurel de RFI».
- La seconde accuse la direction d'AEF et de RFI d'avoir «fabriqué des arguments infondés pour justifier un plan de licenciement aussi massif qu'illégitime».
Lors de ce scrutin à bulletins secrets auquel ont participé «plus des 2/3 des salariés présents», 96% des votants (379) ont exprimé leur défiance contre la direction de RFI et de l’AEF et 95% des votants (383) contre l’Etat».», ont rapporté les syndicats, avant de se réjouir de «la mobilisation massive de l’ensemble des catégories de personnel» et de «l’ampleur du mouvement de grève».