Parfois vaut-il mieux battre en retrait pour ne pas s’exposer à une récidive car la rechute en burn out après une reprise s’avère très couteuse sur le plan de la santé (...)

L’épuisement professionnel des dirigeants demeure un tabou dans notre pays. Avouer son effondrement pour un responsable de premier plan ou un chef d’entreprise reste rare.

L’union départementale CFE-CGC des Yvelines organisait le 17 novembre une matinée débat sur le burnout avec près de 200 participants pour libérer la parole. Trois reconnus du burnout ont témoigné. Benoît Hamon, député des Yvelines, à l’initiative en février avec 80 parlementaires d’une proposition de loi très vite enterrée visant à faire reconnaître l’épuisement professionnel comme maladie professionnelle, a confirmé que le cadre n’évoluerait pas à court terme. Aucune rupture à attendre du prochain rapport de la mission parlementaire.

Le projet de loi dit El Khomri ne permettra plus aux médecins du travail de témoigner de la réalité de ce qu'il se passe dans les entreprises. Comme s’il fallait faire taire ces gêneurs. Pour faire baisser la fièvre, cassons le thermomètre !

Le syndrome d'épuisement professionnel (ou « burn-out ») fait une entrée discrète dans la jurisprudence du Conseil d’État.

Présidente de la CFE-CGC depuis un an, Carole Couvert vient d'imprimer sa marque à l'organisation en refusant de signer le pacte de responsabilité et la convention d'assurance chômage. « Nous passons en mode offensif », « Il va falloir que l'on s'habitue à nous voir différemment » dit-elle ici. Réaffirmant le statut de syndicat catégoriel de la CFE-CGC, Carole Couvert se tourne pourtant vers une population bien plus large que celle des cadres par le double refus de signatures qu'elle vient d'accomplir : son leitmotiv est de « défendre le pouvoir d'achat des classes moyennes » dans leur ensemble. Au risque de rentrer en concurrence avec d'autres organisations comme la CFDT. Ce qui ne la gène pas : « l'égalitarisme de la CFDT tire tout le monde vers le bas » affirme-t-elle.

La non-reconnaissance de l’épuisement psychique au tableau des maladies professionnelles relève du non-sens en matière de prévention et du déni social, considère Jean-Claude Delgenes, directeur général de Technologia. L’appel lancé par ce cabinet en faveur de cette reconnaissance est déjà signé par plus de 5 000 personnes physiques et morales. Ce serait l’occasion pour les DRH d’avoir du poids pour créer un cadre collectif protecteur, affirme l’initiateur de ce débat qui bouscule ! La réflexion institutionnelle est lancée au travers d’un groupe de travail qui vient d’être mis en place par le ministère du Travail.