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12 / 11 / 2008 | 13 vues
Bernard Devy / Membre
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Retraites : Que d’hypocrisie !

Les députés viennent de terminer l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale qui comporte certaines dispositions relatives à la retraite. Les débats parlementaires ont donné lieu, dans la nuit du 31 octobre, à une animation dont nous sommes désormais coutumiers.

 

Après avoir repoussé un amendement introduit par deux députés de la majorité sur le recul du droit à la retraite à 63 ans preuve que le débat sur l’âge de départ n’est pas clos, nous avons eu droit à un numéro d’équilibriste où le gouvernement s’est littéralement pris les pieds dans le tapis sur une disposition relative à la possibilité pour les salariés de poursuivre leurs activités jusqu’à 70 ans. A juste titre, chacun aura pu s’interroger sur les conséquences à terme d’une telle mesure qui demain peut s’accompagner d’une révision concernant les principes de la décote, sans parler des incitations à prolonger son activité dans une période où la crise financière s’accompagne d’une grave crise économique avec son cortège de suppression d’emplois et d’augmentation du chômage.

Que comporte cet amendement source de polémique : sans remettre en cause le droit à la retraite à 60 ans à taux plein et l’âge légal fixé à 65 ans, les salariés pourront poursuivre leur activité jusqu’à 70 ans, les employeurs devront chaque année solliciter par écrit leurs salariés ayant leur soixante cinquième anniversaire et chaque année jusqu’à 69 ans, afin de connaître leur intention sur la poursuite de leur activité. Si la réponse est positive, la mise à la retraite à l’initiative de l’employeur n’est pas possible. En revanche, à partir de 70 ans, l’employeur pourra disposer de la mise à la retraite d’office ce qui est le cas actuellement à partir de 65 ans.   

Pour la petite histoire, le projet initial contenu dans le PLFSS supprimait toutes les barrières d’âges, c’est sur la pression du Medef que les députés ont introduit la limite d’âge à 70 ans provoquant ainsi une réaction légitime des organisations syndicales et des salariés. Le message gouvernemental est suffisamment clair, accompagné d’un positionnement patronal qui n’a jamais caché sa volonté de retarder l’âge de départ à la retraite et de réexaminer l’architecture de nos systèmes de retraites dans le but d’y introduire un pilier supplémentaire par capitalisation.

Les déboires des fonds de pensions américains qui viennent de subir des pertes considérables n’ont pas refroidi l’ardeur de ceux qui poursuivent leur travail de remise en cause de nos régimes solidaires par répartition. La bourse est en baisse ! Il faudra demain des acheteurs pour la faire remonter, de beaux jours en perspective pour les spéculateurs.  

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