Projet de Loi de Finances 2026: Bercy une nouvelle fois ciblé !
Dans une situation politique inédite, le secrétaire général par intérim Monsieur Jullian Arnaud, a reçu les fédérations pour une présentation du Projet de Loi de Finances 2026, consacrée à notre ministère.
Qu'en est-il ?
Le projet de Loi de Finances 2026 prévoit de ramener le déficit public à 4,7 % du PIB en 2026 (puis moins de 3 % en 2029), conformément à l’engagement du gouvernement auprès des français et de ses partenaires européens.
Dans la continuité des politiques précédentes, le gouvernement impose l’austérité et se focalise essentiellement sur la réduction des dépenses publiques. L’effort repose en grande partie sur les travailleurs et les retraités au mépris de la justice fiscale et sociale.
Le gel des pensions de retraite, des prestations sociales ou encore le doublement des franchises médicales, pour ne citer qu’eux, en sont de parfaites illustrations. Mieux vaut donc être riche et bien portant que pauvre et malade.
Le projet de Loi de Finances 2026 prévoit de réduire les dépenses de la plupart des ministères et de ses opérateurs, hormis notamment la défense avec le réarmement, la transition écologique, l’éducation et la recherche, la justice et la sécurité qui se voient attribuer des moyens supplémentaires pour des politiques jugées prioritaires.
Côté recettes, le projet de Loi de Finances prévoit une légère augmentation de la fiscalité à hauteur de 6,5 milliards d’euros sur les contribuables les plus riches, avec la création d’une taxe sur le patrimoine financier, la prolongation de la contribution différentielle sur les hauts revenus.
Le gouvernement annonce également une rationalisation des niches fiscales pour près de cinq milliards d’euros. Cette rationalisation évite soigneusement les niches profitant aux plus riches et aux entreprises, comme le Crédit Impôt Recherche.
En sus, le projet de budget prévoit de soutenir la compétitivité de l’économie en poursuivant la baisse de la CVAE, en luttant contre la concurrence déloyale avec la création d’une taxe nationale sur les petits colis.
Enfin, le gel du barème de l’impôt sur le revenu et de la CSG impactera le pouvoir d’achat de tout un chacun.
S’agissant de la fonction publique, sous couvert d’un pilotage resserré de la masse salariale de l’État et d’une réflexion sur l’action de l’État et de ses opérateurs, il y a tout lieu de s’attendre à une véritable saignée dans les moyens de fonctionnement.
Aux Finances, il est programmé 598 nouvelles suppressions d’emplois avec en détail:
- 33 pour la mission économie,
- 558 sur la gestion des finances publiques et
- 7 sur la transformation de l’action publique.
C’est encore Bercy qui paiera le plus lourd tribut avec 30% des suppressions de l’ensemble de la fonction publique.
En parallèle du budget, le Gouvernement a également déposé un projet de loi de lutte contre les fraudes sociales et fiscales. Ce projet de loi doit permettre de renforcer les dispositifs de lutte contre la fraude aux finances publiques.
Il prévoit, notamment, de renforcer les effectifs de lutte contre toutes les fraudes au sein des ministères.
Pour notre fédération, affirmer que l’état va renforcer les moyens et la coordination entre les acteurs impliqués, est un mensonge éhonté quand on supprime depuis des années les moyens dans les directions chargées de ces politiques.
Pour rappel en 2015, le ministère comptait 144 455 agents contre 124 994 prévus en 2026, soit une diminution de presque 20 000 emplois en 10 ans avec une majorité à la DGFIP.
S’agissant des crédits budgétaires, hors titre 2 ceux- ci baissent de 3% au global mais avec une hausse des crédits liée aux investissements informatiques, aux besoins immobiliers et aux moyens alloués à la surveillance.
A noter également la nouvelle réduction des engagements des crédits pour l’aide publique au développement, ce que notre fédération déplore en raison de leur impact sur les opérateurs dont l’agence France développement (AFD) et Business France.
Pour l’instant, les crédits de l’action sociale devraient eux, être maintenus à hauteur de ceux de 2025, sans toutefois prendre en compte l’inflation.
Par ailleurs, la récente annulation du dernier versement de la subvention (450keuros) à l’ASFVacances nous invite à la plus grande prudence !
Après le rejet des motions de censure, le gouvernement LECORNU II est légitime à la présentation du projet budget 2026. Pour l’heure, 1 700 amendements ont d’ores et déjà été déposés à l’Assemblée Nationale. Tout laisse à penser dès lors, que l’examen et l’adoption du budget ne sera pas un long fleuve tranquille.
Pour sa part, notre organisation syndicale dénonce le traitement imposé aux ministères économiques par l’actuel projet de Loi de Finances 2026. Et quel que soit le contexte, avec la confédération FO et la Fédération Générale de Fonctionnaires FO, la fédération des Finances continuera de revendiquer :
- l’abrogation de la réforme des retraites ;
- l’augmentation immédiate de la valeur du point d’indice à hauteur de 10% ;
- la suppression de l’abattement de 10% et du jour de carence en cas d’arrêt maladie ;
- l’amélioration de la grille des catégories A, B et C ;
- l’amélioration des taux de promotions ;
- la création des emplois nécessaires au bon fonctionnement des services.
Afficher les commentaires
Fonction publique : de plus en plus une variable d’ajustement
Le budget Lecornu est une saignée pour la fonction publique, fulminait le 15 octobre la Fédération générale des fonctionnaires FO.
Les dépenses de l’État baisseront en 2026, martèle de son côté le gouvernement. Et cela va se traduire par une baisse en valeur des crédits ministériels, dont ceux affectés au financement des opérateurs.
Cet effort exemplaire requiert un pilotage resserré de la masse salariale de l’État et une maîtrise de son train de vie, une rationalisation et un recentrage des dépenses des opérateurs ainsi que de certaines aides. La mise en place de la mission État efficace contribuera également au respect de cet objectif en 2026.
La FGF-FO liste les mesures austères concernant, spécifiquement ou non, les 5,7 millions d’agents publics, fonctionnaires et contractuels, et les pensionnés du public.
Ainsi est décidé une une troisième année blanche. En clair, comme depuis 2024, aucune revalorisation générale des salaires indiciaires.
FO ne cesse de demander cependant une hausse immédiate du point d’indice à hauteur de 10 % et une revalorisation de la grille des trois catégories (A, B et C). Cela entre autres pour contrer le phénomène de Smicardisation des salaires dans le public. Le pouvoir d’achat du point a ainsi reculé de 31,5 % en vingt-cinq ans.
Attaques tous azimuts
Les effectifs publics sont aussi impactés avec la suppression annoncée de 3 119 postes en 2026 dont 1 735 postes ETP chez les opérateurs.
À l’Éducation nationale, souligne la FNEC FP-FO, si 5 400 emplois supplémentaires sont annoncés, ce n’est qu’un trompe-l’œil.
Par la réforme des concours d’enseignants, les élèves fonctionnaires de master 1 ne seront pas dans les classes et les besoins en enseignants ne seront donc pas comblés. Le manque de postes se chiffre à plus de 4 000, soit pire qu’en 2025. L’austérité appliquée au public vise aussi les retraités avec un gel des pensions.
Est maintenue aussi la baisse de 10 %, déjà en vigueur, de l’indemnisation des arrêts maladie de moins de trois mois.
La FGF-FO note aussi la baisse de 15 % des crédits de l’action sociale interministérielle, alors que l’appauvrissement des agents est patent.
Par ailleurs, la taxation des cotisations de mutuelle, à hauteur d’un milliard d’euros, risque d’avoir rapidement une répercussion sur les tarifs des contrats signés par les ministères avec les opérateurs, dans le cadre de la réforme de la protection sociale complémentaire (PSC). Illustration encore de l’austérité, la mise en place de la PSC dans l’hospitalière est repoussée à 2028.