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05 / 03 / 2021 | 66 vues
Social Nec Mergitur / Membre
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Amiante : 200 agents d'Eau de Paris toujours exposés dix ans après leur première alerte

Pour obliger Anne Hidalgo et la mairie de Paris à tenir ses engagements, ils seront en grève pour une durée illimitée à partir du 17 mars.

 

Alors qu’Anne Hidalgo rêve de partir à la conquête de l’Élysée en forçant toute la gauche à être derrière elle, voilà une affaire qui pourrait bien l’embarrasser dans ses projets d’une candidature à la prochaine présidentielle. Encore plus embarrassant pour celle qui prétend avoir un jour été inspectrice du travail puisque deux cents agents qui travaillent pour Eau de Paris (la structure municipale en charge des conduites d’eau potable situées dans les sous-sols de la capitale) sont toujours exposés à l’amiante et dont la première alerte remonte à près de dix ans.

 

En 2012, ces agents, certes de droit privé mais qui dépendent entièrement de la Ville de Paris propriétaire de cet établissement public à 100 %, ont en effet découvert que de nombreuses conduites d’eau étaient recouvertes de peinture à l’amiante et avaient alors alerté leur direction lors d’un comité d'hygiène et de sécurité (CHSCT) pour dénoncer cette grave atteinte à leur santé, le danger de l’amiante étant désormais avéré par tous. Une exposition d’ailleurs ensuite confirmée par les analyses du laboratoire qui  dépend directement de la mairie de Paris.

 

Pourtant, rien n'a bougé en huit ans malgré un protocole d’accord signé en 2014 (voir ici) puis un rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) d’Île-de-France qui précisait que les agents d’Eau de Paris étaient bel et bien exposés en 2017. Ce que la direction de l'établissement municipal confirmait. « Sur ces conduites d’eau [NDLR : installées dans le même réseau souterrain que celui des égouts], le rapport de la CRC revient en particulier sur l’exposition à des particules d’amiante dans le cas d’une simple déambulation. Le risque n’est pas inexistant, la Chambre a donc raison de le rappeler », répondait alors le directeur d’Eau de Paris, penaud, à la CRC.

 

De son côté, le personnel pensait que la Ville de Paris allait enfin rapidement régler ce grave problème de santé au travail révélé au grand jour par les institutions de la République. Il attend toujours. C’est pourquoi après un précédent mouvement l’an dernier, il sera de nouveau en grève, pour une durée illimitée cette fois-ci, à partir du 17 mars, pour que la mairie de Paris tienne enfin ses engagements, lesquels, rappelons-le, ont déjà été écrits noir sur blanc dans le fameux protocole de 2014. Voilà Anne Hidalgo désormais mouillée sur des questions de santé au travail. Cette situation pourrait bien donner des arguments à ses adversaires à gauche dans leur envie de télescoper son désir de candidature présidentielle.

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