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23 / 12 / 2019 | 180 vues
UFICT-CGT Services publics (territoriaux) / Membre
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Retraite : sortir 10 % des cadres du système par répartition est tout sauf une mesure de justice sociale

L’UGICT-CGT dévoile le coût du cadeau de Noël d'Emmanuel Macron à Black Rock.
Le Premier Ministre a confirmé les orientations du rapport Delevoye concernant la retraite des cadres supérieurs.

 

  • Alors qu’ils cotisent aujourd’hui sur l’ensemble de leur salaire jusqu’à 8 plafonds de la Sécurité sociale (soit 27 016 € bruts mensuels), ils ne cotiseraient plus que jusqu’à 3 fois le plafond de la Sécurité sociale.
  • Les cotisations de solidarité, d’un montant total de 9,94 % (2,30 % à la Sécurité sociale + 7,64 % à l’AGIRC-ARRCO) seraient ramenées à 2,8 %.
  • Ceci fait suite à la réforme de l’épargne retraite de la loi PACTE, qui organise la transférabilité des produits d’épargne retraite, renforce leur défiscalisation et assouplit les modalités de versement.

 

Voilà qui est de nature à créer un marché juteux pour les fonds d’épargne-retraite qui lorgnent sur l’épargne des Français et coûtera très cher à nos systèmes de retraite solidaires.
 

  • Les cadres sup’ seraient renvoyés vers l’épargne-retraite et la capitalisation pour tenter de maintenir leur niveau de vie.
  • Ils ne cotiseraient plus sur la totalité de leur salaire dans notre système solidaire.
  • Leur épargne-retraite sera défiscalisée mais ils n’auraient aucune garantie de la récupérer, les assureurs transférant le risque de volatilité des marchés financiers sur les épargnants.
     

Les services de l’AGIRC-ARRCO ont établi un chiffrage de la perte de ressource pour les retraites par répartition. L’étude démontre que le manque à gagner en termes de cotisations serait de près de 4,8 milliards en moyenne annuelle, soit de plus de 71 milliards d'euros en cumulé de 2025 à 2040. Ceci s’ajoutera au manque à gagner pour les finances publiques résultant de la défiscalisation de l’épargne, évaluée de façon minimaliste dans l’exposé des motifs de la loi PACTE à 1,2 milliard par an. Le déficit global pour la solidarité serait donc de 6 milliards par an et 90 milliards en cumulé jusqu’à 2040.
 

Contrairement au discours populiste tenu par le gouvernement, sortir 10 % des cadres du système par répartition est tout sauf une mesure de justice sociale. C’est un cadeau aux entreprises, qui, en 15 ans, feront une économie de 43 milliards sur la part dite patronale des cotisations et à la finance. Le tout sera cher payé par l’ensemble des salariés.
 

Karim Lakjaâ, membre du bureau national de l'UFICT CGT des services publics, en charge de sa communication.

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