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16 / 10 / 2018 | 3 vues
Philippe Pihet / Membre
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La retraite par points, c’est le travail sans fin ; le régime unique, c’est un modèle inique

Depuis plusieurs semaines, notre organisation syndicale demande que la concertation en cours sur la réforme des retraites se transforme en consultation sur le futur projet de loi et ainsi sur des éléments concrets.

Lors de la réunion, la semaine dernière, entre la Ministre de la Santé, le Haut-Commissaire chargé des retraites et les interlocuteurs sociaux, plusieurs craintes exprimées par notre confédération ont été confirmées :
  • le système universel de retraite remplacera bien les 42 régimes existants et il s’agirait donc bien d’un « régime unique par points » que nous refusons ;
  • la réforme systémique sera évolutive de façon permanente puisque le prix d’achat du point sera annuellement fixé par l’État pour que le « système reste à l’équilibre » ;
  • pour les fonctionnaires, l’État employeur se désengagerait de ses obligations ;
  • et même le fameux engagement « 1 euro cotisé vaut les mêmes droits » est mis en défaut par le fait que les salariés paieront de fait pour les indépendants qui percevraient le minimum contributif unique.

Nous avons demandé que le projet de loi soit dévoilé au fur et à mesure : il ne saurait être question de découvrir des éléments non débattus préalablement au moment de la présentation du projet de loi !

De plus, notre confédération demande que des simulations sur des cas réels existants partant en retraite en 2019 ou 2020 et pour lesquels la carrière avec le nouveau régime par points serait reconstituée soient rapidement réalisées afin de comparer les montants de retraite et le maintien des grands principes (répartition, solidarité inter- ou intra-générationnelle, majorations familiales, interruptions d’activité, réversion etc.).

Pour nous, si l’engagement d’un « âge légal de la retraite à 62 ans à partir duquel on pourra liquider ses droits » est réaffirmé, il n’est pas précisé « à taux plein » et un malus ou une décote pour un départ antérieur à 63 ans reste possible.

Les premiers éléments concrets dévoilés confortent nos analyses : individualisation et incertitude permanente, régime unique donc casse des régimes existants et des statuts selon une logique de « déprotection » et menaces sur nos principes de solidarité et d’égalité.


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